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À la conquête de l'Afrique idéale : 25 projets et idées pour changer le continent

15082012
Le continent tel qu'on le rêve, puissant, moderne et doté d'infrastructures performantes... De la science-fiction ? Non, si l'on en juge par les nombreux chantiers sensés le projeter dans une nouvelle ère. Jeune Afrique dresse la liste des projets qui pourraient tout changer.

Faisons un rêve. Un certain Joseph, Congolais, rend visite à son grand ami sud-africain, Jacob, qui réside à Pretoria. Il part de Kinshasa, dispose d’un peu de temps et souhaite profiter des paysages de savane, comme du temps de sa jeunesse lorsqu’il accompagnait son père parti à la chasse. Mais le train express climatisé en service depuis une quinzaine de jours est déjà victime de son succès. Heureusement, Joseph dispose d’un service VIP. On lui trouve une place pour une centaine d’africas, la toute nouvelle monnaie unique.

Depuis leurs domiciles d’Abidjan et de Dakar, Alassane et Macky s’envoient des chats pour échanger sur leur nouveau job. Les journées sont chargées, mais c’est bien payé. Nos deux camarades sont ravis et se donnent rendez-vous le lendemain pour poursuivre la conversation. De toute façon, ils ne risquent plus une satanée coupure d’électricité depuis que la centrale ghanéenne de Tema, tournant au gaz nigérian, approvisionne toute la région. À Alger, Abdelaziz, quoiqu’un peu fatigué, a finalement décidé d’aller à Abuja pour régler un léger différend avec le Bamakois Dioncounda. Là-bas, ils retrouveront le bien-nommé Goodluck. Pour économiser un peu d’argent, ils ont opté pour le covoiturage sur la transsaharienne. Un souvenir inoubliable ! L’aire d’autoroute de Tombouctou est de toute beauté avec ses lieux saints.

Nous sommes en 2040. Quelque 2 milliards d’Africains vivent en paix et voyagent sans entrave. Beaucoup disposent d’un passeport régional. Le mode de consommation de près de 300 millions d’entre eux, essentiellement urbains, n’est pas sans rappeler celui du Parisien au début des années 2000, avant que la crise économique et le chômage ne fassent plonger la France. Grâce à un taux de croissance annuel de 6 % depuis le début du siècle, ce que les économistes appellent la formation brute de capital a augmenté de 800 % sur l’ensemble du continent. C’est prodigieux. Le PIB dépasse les 10 000 milliards de dollars (8 060 milliards d’euros), soit à peine moins que celui de toute la zone euro avant qu’elle n’implose...en 2013.

Eldorado, grenier et poumon du monde

Ce nouvel eldorado attire plus de 10 % des investissements étrangers et 5 % du commerce mondial. Les trois immenses zones industrielles, à Casablanca, Lagos et Nairobi, ont supplanté la Chine. L’Afrique est devenue l’atelier du monde. Le grenier également. Il est loin le temps où 40 % des récoltes étaient perdues faute de stockage ou de transport. Le bassin du Congo s’est imposé comme le champion sur le marché carbone, tout en développant une florissante industrie du bois. Les paysans et éleveurs ouest-africains font des merveilles. Johannesburg et Abidjan sont d’authentiques places financières. Le dernier livre de Damyo Bisamo « Pourquoi l’Afrique fait peur ! » provoque d’incroyables empoignades lors de colloques habituellement ennuyeux.

On se frotte les yeux. Non, l’Afrique a seulement investi – autour de 360 milliards de dollars, estime l’Union africaine – dans ses infrastructures depuis une trentaine d’années. Quant aux dirigeants, ils ont enfin décidé d’être sérieux...

Dans son dernier numéro, Jeune Afrique présente justement ces projets qui pourraient tout changer. Le tunnel de Gibraltar entre le Maroc et l'Espagne permettrait de relier Séville à Tanger en quatre-vingt-dix minutes, la Grande muraille verte constituerait une barrière végétale de 7 000 km au sud du Sahara pour freiner l'avancée du désert, le barrage du Grand Inga en RD Congo approvisionnerait en électricité toute l'Afrique centrale, le pont Brazzaville-Kinshasa ferait office de passerelle entre deux soeurs. Faute de financements et d'accords politiques, ces projets ont bien du mal à sortir de terre. Mais d'autres semblent plus solides. Corridors terrestres pour relier la plupart des capitales du continent et ainsi favoriser les échanges commerciaux ; plan solaire au Maghreb pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles ; gazoduc entre le Nigeria et l'Algérie ; ligne de chemin de fer entre Kinhasa et Durban pour offrir un débouché international au bois et aux minerais congolais ; barrages sur le Nil ; pipeline reliant la nouvelle capitale sud-soudanaise, Djouba, et le port kenyan de Lamu ; autoroute Casablanca-Tripoli...Ils sont nombreux et déterminants pour l'avenir du continent. Dans cinquante ans, « il n'y aura plus de guerre en Afrique et les Africains traverseront les frontières allégrement d'un pays à l'autre », espère la romancière franco-ivoirienne, Véronique Tadjo.

Source:jeuneafrique.com
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