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les djihadistes sèment la terreur à Goundam

02102012
Alors que l’intervention militaire au nord du Mali fait polémique, les radicaux islamistes dictent «leur loi».




Des combattants du Mujao dans le Nord du Mali, le 10 septembre 2012. Reuters


Alors que l’ONU hésite encore à donner son quitus à une offensive militaire au Nord- Mali, les groupes djihadistes, qui contrôlent la région depuis six mois, continuent à faire subir à la population toutes sortes d’exactions. Après avoir imposé par la terreur la charia (la loi islamique), les groupes islamistes armés jusqu’aux dents ont détruit hier le mausolée d’un saint musulman dans la localité de Goundam. «J’ai vu les islamistes de Goundam (90 km de Tombouctou, nord-ouest du Mali) détruire le mausolée de Alfa Mobo, aujourd’hui, à côté du cimetière de la ville. Ils avaient des haches et d’autres objets», a indiqué un élu municipal de cette localité malienne, Mamadou Cissé, cité par des médias. Un habitant de Goundam a confirmé : «Ils ont détruit le mausolée jusqu’au niveau de la tombe, ils étaient onze et quelqu’un filmait.»

Les combattants d’AQMI, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et d’Ançar Eddine sont guidés par une idéologie fondamentaliste rejetant les visites aux saints, pourtant très répandues au Maghreb et au Sahel. Ils s’attaquent aux mausolées qui sont d’importants lieux de recueillement, car ils considèrent la vénération des saints comme «de l’idolâtrie», contraire à l’unicité de Dieu. La localité de Goundam, prise en avril par les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), était ensuite passée sous le contrôle des islamistes armés. En juillet dernier, les membres du groupe armé Ançar Eddine avaient détruit des mausolées en terre dans l’enceinte de la plus grande mosquée de la ville de Tombouctou, classée patrimoine mondial en péril. Ces destructions avaient été vivement condamnées à travers le monde. Récemment, le 17 septembre, des islamistes du Mujao ont détruit le mausolée de Cheik El Kébir, à 330 km au nord de Gao, à coups de marteaux et des pioches.

Deux Français dans les rangs d’AQMI

Sur le terrain, la situation reste marquée par le statu quo. Mais en prévision d’une attaque de la Cédéao, les différents groupes djihadistes qui contrôlent le nord du Mali s’attellent à renforcer leurs troupes avec de nouvelles recrues. Des Français ont, ainsi pour la première fois, été identifiés dans les rangs d’AQMI. Le Sahel est une destination inédite pour ces volontaires au djihad dans la mesure où, jusque-là, ils avaient surtout pour habitude de se rendre en Bosnie, en Irak ou à la frontière pakistano-afghane. Deux Français, dont l’un connu du contre-espionnage français, ont été localisés dans une brigade d’AQMI au Mali, rapporte le quotidien français Le Monde.

Les deux hommes ont été identifiés sur un cliché récupéré fin août par les services secrets français, selon la même source. L’un d’eux, selon une source proche du dossier, était connu du contre-espionnage et aurait participé à un interrogatoire des otages français capturés dans le Sahel. D’après le journal Le Monde, les deux hommes sont âgés d’une trentaine d’années. L’un d’eux aurait participé à la révolution libyenne, avant de rejoindre une katiba (brigade) au Mali. L’autre, un ressortissant français se présentant sous le nom de Abdeldjalil, vit avec son épouse maghrébine et leurs enfants au nord du Mali depuis déjà quelque temps.

«La présence de deux Français dans une katiba d’AQMI au Mali constitue une première» dans le nord de ce pays, sous le contrôle total des groupes islamistes armés depuis six mois, a expliqué à l’AFP Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R).Les volontaires français dans les rangs islamistes ont commencé à rejoindre dès le milieu des années 1990 la Bosnie, la Tchétchénie, puis, à partir des années 2000, l’Afghanistan et l’Irak avant la Libye en 2011, rappelle Eric Denécé. Au total, ils n’ont été que quelques dizaines, selon lui, à avoir rejoint les rangs de ces combattants, dont quelques-uns ont trouvé la mort les armes à la main.

Sourc: http://www.elwatan.com

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