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Blessé par balle, le président mauritanien transféré à Paris

Tentative d’assassinat ou simple incident ?

Les différentes versions sur les blessures occasionnées au chef de l’État mauritanien, par un inconnu armé au début puis par un soldat suite à une erreur, ont semé le doute dans les esprits, tellement les déclarations recelaient des contradictions.

 

Menacé de mort par Al-Qaïda au Maghreb islamique, le général Mohamed Ould Abdelaziz, président de la Mauritanie, a été blessé par balle samedi soir sur la route à environ 40 kilomètres de Nouakchott. Ce qui soulève des interrogations, ce sont les conditions dans lesquelles le chef de l’État mauritanien a été touché et par qui.

“sa vie n'est Une première fois, un responsable sécuritaire mauritanien a déclaré à l’AFP que le président avait été blessé par balle au bras samedi par un homme qui l’a “directement visé” alors qu'il était en voiture près de Nouakchott mais pas en danger”. Un peu plus tard, le ministre mauritanien de la Communication, Hamdi Ould Mahjoub, affirme à la télévision publique que le président mauritanien, “légèrement” blessé par balle samedi soir, a été atteint par “un tir par erreur” d'une unité de l'armée contre son cortège. “C’est un tir par erreur contre le cortège du président qui revenait de l'intérieur du pays, l'unité militaire (à l'origine du tir) ne savait pas qu'il s'agissait du cortège du président”, a précisé Ould Mahjoub, avant d’ajouter : “Le peuple mauritanien peut être tranquille, (il) se porte bien, il est soigné à l'hôpital national. Il est légèrement touché, il est descendu lui-même de la voiture à son arrivée à l'hôpital où il marchait sans difficulté.” Il a été “légèrement touché par des tirs de semonce d'une unité de l'armée qui surveille l'entrée nord de la ville de Tweila”, a également indiqué le ministre Ould Mahjoub. Voilà des versions contradictoires qui sèment le doute dans les esprits, d’autant plus qu’une blessure au bras ne devrait pas nécessiter un transfert vers Paris pour des soins complémentaires. Même si le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a assuré hier dans une brève déclaration aux médias publics que son opération à Nouakchott “a été un succès”, son départ pour Paris est intrigant.

“Je veux, à travers ce mot, tranquilliser tous les citoyens mauritaniens. Je les rassure que l'opération qui m'a été faite hier soir a été un succès grâce à l'efficacité de l'équipe médicale qui l'a menée”, a affirmé M. Ould Abdel Aziz, couché sur le dos, le corps recouvert d'un drap jusqu’au cou, selon les images diffusées par la télévision. “Je veux les rassurer sur ma santé après cet incident commis par erreur par une unité de l’armée sur une piste non goudronnée dans les environs de la localité de Tweila”, a-t-il ajouté, affirmant qu'il n’y a “aucun problème, Dieu merci”. Mohamed Ould Abdel Aziz, 55 ans, est apparu pâle, mais il s'exprimait d'une voix normale. Il était entouré de son Premier ministre, Moulay Ould Mohamed Laghdhaf, et de responsables civils et militaires de son régime, selon les images de la télévision. Le président mauritanien a quitté Nouakchott vers 9h30 locales pour se rendre à Paris où il doit être admis dans un hôpital spécialisé “pour des soins complémentaires”, selon une source sécuritaire mauritanienne. À Nouakchott, des informations non confirmées circulaient notamment dans des médias privés, selon lesquelles Ould Abdel Aziz aurait été touché au bras et/ou à l’abdomen. Mohamed Ould Abdel Aziz est un ancien général arrivé au pouvoir par un coup d'État en 2008, élu président en 2009, qui a fait du combat “antiterroriste” sa priorité, ordonnant à son armée de mener des raids contre des bases d’Al-Qaïda au Maghreb islamique au Mali en 2010 et 2011. Aqmi a menacé de le tuer. Il a engagé une lutte active contre Aqmi qui opère dans le Sahel, particulièrement en Mauritanie et au Mali voisin, commettant attentats, enlèvements, essentiellement de ressortissants occidentaux, et divers trafics. Neuf Européens, dont six Français, sont actuellement otages d'Aqmi. Depuis l'arrivée au pouvoir de M. Ould Abel Aziz, l'armée mauritanienne a réussi à empêcher plusieurs tentatives d'attentat, dont une visant le président lui-même, l'ambassade de France et une caserne. Par ailleurs, la Mauritanie a mené, en 2010 et 2011, des opérations militaires contre Aqmi dans le nord du Mali, une vaste région finalement tombée il y a plus de six mois aux mains de divers groupes armés et aujourd'hui totalement contrôlée par des jihadistes.

Source: liberte-algerie.com

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