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Alors que le sommet de Bamako piètine : Aqmi menace de nouveau, les otages français

22102012
Après le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), c'est au tour d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) de se faire entendre sur la question des otages européens, détenus par les groupes armés au Nord Mali.

Yahya Abou El Hamame, le nouveau chef d'Aqmi pour le Sahel et le Sahara, a affirmé à «Nouakchott Information», un site d'information privé, proche des milieux djihadistes au Sahel, que l'intervention militaire dans le nord du Mali, dont les contours se dessinent déjà à Bamako, sonnera le glas des otages français aux mains d'Aqmi qui détient neuf Européens dont six Français. Une menace rendue publique moins de 24 heures après l'ouverture, ce vendredi, de la réunion internationale qui se tient à Bamako pour dégager un plan d'action pour une intervention militaire concertée entre les pays africains et occidentaux. Cette sortie médiatique d'Aqmi reprend les menaces proférées par les mouvements djihadistes après l'adoption, par le Conseil de sécurité de l'ONU, de la résolution 2071. Rappelons que le 12 octobre dernier, le « Mujao » a été le premier à se manifester, menaçant de nouveau la vie des otages français si d'aventure l'option armée au Nord-Mali venait à se préciser. Oumar Ould Hamaha, membre du « Mujao », l'avait affirmé dans une déclaration à l'AFP, allant plus loin en menaçant l'intégrité physique de François Hollande. « La vie des otages français est désormais en danger à cause des déclarations du président français qui veut nous faire la guerre. Lui-même, sa vie est désormais en danger. Il faut qu'il le sache », dira-t-il.

C'est la première fois que le Mouvement menace directement un président étranger. Le 5 octobre dernier, le «Mujao» avait déjà menacé les pays occidentaux, Paris en tête, en cas d'intervention militaire dans la région. Ramenant l'éventuelle confrontation militaire sur le plan idéologique, Abou Al-Walid Sahraoui, le porte-parole officiel du Mouvement, avait estimé que les préparatifs, en eux-mêmes, à la guerre sont une victoire pour les groupes djihadistes qui ont réussi à attirer les troupes étrangères dans le Nord-Mali, faisant un parallèle victorieux avec les guerres en Irak et en Afghanistan. De son côté, celui qui a remplacé Nabil Makhloufi dit Nabil Abou Alqama, mort en septembre dans le nord du Mali, reprend les mêmes griefs à l'encontre de Paris qui a entraîné derrière elle la communauté internationale dans les sables du Sahel. «Je veux dire aux familles des otages que l'option de guerre, apparemment décidée par M. Hollande, signifiera nécessairement qu'il aura signé l'arrêt de mort des otages français», dira le nouvel émir, rendant le président français seul responsable de ces exécutions.

Pour sa part, et tout en indiquant que la France apportera un soutien logistique aux forces combattantes maliennes et ouest-africaines, François Hollande avait réitéré la détermination française dans sa lutte contre le terrorisme. « C'est en montrant une grande détermination que nous pouvons convaincre les ravisseurs qu'il est temps, maintenant, de libérer nos otages », avait-t-il notamment déclaré, lors d'une conférence de presse donnée à Kinshasa, lors de sa mini-tournée africaine de la semaine dernière.

Sur le plan des préparatifs, le sommet de Bamako butte toujours sur les divergences sur les moyens à mettre en œuvre, alors qu'une stratégie militaire et politique au Sud comme au Nord s'éloigne. « Le principal enjeu aujourd'hui est la réponse à apporter d'urgence à la situation dangereuse dans le Nord », a plaidé le nouveau président de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini Zuma, lors de la réunion du Groupe de soutien et de suivi sur le Mali. Mais peu de progrès ont été enregistrés pour rapprocher les positions des pays qui plaident pour une intervention militaire, dont la France et certains Etats d'Afrique de l'Ouest, et de ceux qui veulent laisser une chance au dialogue politique, l'Algérie en tête. Alger insiste toujours sur les priorités à respecter, avant l'intervention militaire, en dégageant auparavant une solution au problème institutionnel au Nord. L'Algérie qui conduit le front du refus avec le Niger risque de perdre l'appui de la Mauritanie qui se dirige doucement vers une participation armée aux côtés des forces de la Cédéao même si le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a affirmé, en août dernier, qu'il n'entendait pas y participer.


Source:
http://www.lequotidien-oran.com

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