Lundi 3 septembre, aux Seychelles, Jacques Anouma (60 ans) saura, à l’issue de l’Assemblée générale extraordinaire de la Confédération africaine de football (CAF), s’il pourra être candidat à sa présidence, en mars prochain, au Maroc. Mais un amendement déposé par la Fédération algérienne quant aux conditions d’éligibilité pourrait mettre fin aux prétentions de l’ancien président de la Fédération ivoirienne.
Jacques Anouma. © AFP
Jeune Afrique : Tout candidat aux élections de la présidence de la CAF, outre les compétences nécessaires, devra être ou avoir été membre du comité exécutif de la CAF. » Ce texte, qui sera soumis au vote lundi, pourrait vous empêcher d’être candidat, puisque vous siégez d’office au comité exécutif de la CAF grâce à votre élection à celui de la FIFA. Mais vous n’êtes pas membre élu de ce comité exécutif de la CAF et vous n’avez donc pas le droit de vote…
Jacques Anouma : Il faudra d’abord justifier que cet amendement me
concerne. Ce n’est pas forcément avéré. Il concerne surtout les présidents de
fédérations qui ne sont pas membres de ce comité exécutif. Je ne suis plus
président de la Fédération ivoirienne. Si vraiment je suis visé, ce serait
absolument regrettable.
Vous avez émis le souhait d’être candidat à la présidence de la CAF, et vous
pourriez incarner un adversaire de poids pour M. Hayatou. Connaissez-vous
d’autres candidatures ?
À ce jour, non. Il est exact que beaucoup de gens me disent que cet amendement
me concerne directement. Sur le plan éthique, cette proposition venant de la
Fédération Algérienne de Football (FAF) est assez discutable. Si elle est votée,
ce serait indiscutablement un recul pour le football africain.
Le football africain ne doit pas se résumer à une seule élite
Mohamed Raouraoua, le président de la FAF, est un proche d’Issa Hayatou. On ne
peut s’empêcher de penser que ce texte a été fait pour torpiller toute velléité
de candidature en général, et la vôtre en particulier, la seule qui soit connue
en plus de celle de l’actuel président…
Je reconnais que Issa Hayatou a fait des choses positives pour le football
africain. Je ne souhaite pas m’attaquer à sa personne. Je souhaite juste être
candidat. J’ai un programme, j’ai des choses à proposer, et je vais profiter de
cette Assemblée générale pour exposer les raisons de ma candidature. Cette AG
est souveraine, et je me plierai à sa décision, car je suis un démocrate. Mais
si je ne peux pas être candidat, je me battrai pour le football africain, même
si c’est avec le soutien de deux ou trois personnes.
Les membres du Comité exécutif de la CAF, qui semblent soutenir massivement Issa
Hayatou, craignent-ils de perdre certains privilèges ?
Je ne voudrais surtout pas leur faire cette injure. Mais le football africain ne
doit pas se résumer à une seule élite. Il y a des gens compétents, qui peuvent
avoir des idées pour le faire avancer. J’ai été président de la Fédération
ivoirienne pendant dix ans, de l’UFOA, je suis membre de la CAF et de la FIFA.
Je pense avoir les compétences requises pour exercer les plus hautes
responsabilités.
Le soutien du gouvernement ivoirien vous semble acquis…
Oui, si j’en crois les déclarations du Ministre des Sports, Monsieur Philippe
Légré. Et c’est bien évidemment un soutien de poids. La Fédération ivoirienne ne
s’est pas encore prononcée.
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Propos recueillis par Alexis Billebault
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