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Le Maroc, cette petite Californie du Maghreb

30102012
Crise mondiale et révolutions arabes n’ont pas eu raison de la réputation du Maroc, ce qui fait de lui un véritable pays de cocagne.Malgré la crise mondiale, le royaume continue d'attirer un tourisme haut de gamme, intéressé par son histoire et sa culture, sa cuisine et sa musique, etc.
 


Mais, plus que cela, il est devenu aussi un pays de cocagne, une sorte de Californie du Maghreb, nouvelle frontière à découvrir et où s’établir.
En matière de tourisme, le «produit Maroc» marche toujours: les soubresauts des révolutions arabes l’ont à peine ralenti le temps d’une saison.
Le soleil, les sites sauvages, les immenses plages vierges de sable blanc et l’hospitalité de la population sont des atouts de premier ordre. Les Français en raffolent et ils ne sont pas les seuls, même s'ils forment les premiers bataillons de touristes (sans compter les 50.000 ressortissants de l'Hexagone, au bas mot, qui y résident désormais à l'année).
Sans être un immense pays, le Maroc a été gâté par l’Histoire. Au fil des siècles, les capitales du royaume se sont déplacées de Marrakech la rouge à Meknès l’ismaélienne, de Fès la mérinide à Rabat, en 1912, à l’initiative du maréchal Lyautey (premier résident général du protectorat français au Maroc).
Autant de villes qui se livrent aujourd’hui à une fructueuse compétition pour attirer les touristes et ceux qui envisagent de s’y établir durablement.


1— Une contrée au climat de rêve

 C'est probablement le plus bel atout du pays. Le Maroc a été pour le peintre français Henri Matisse, qui s’y est rendu à deux reprises, en 1912 et 1913, un éblouissement des sens.
Il était fasciné par l'intensité de la lumière et du chatoiement des couleurs, dont il y puisa le fameux bleu matissien.
Comme l'artiste, aujourd’hui les visiteurs du Maroc sont ébahis par son climat unique, à la croisée de la douceur méditerranéenne, du souffle de l’Atlantique et des grandes chaleurs du desert.
Hubert Lyautey disait que «le Maroc est un pays froid où le soleil est chaud» .


2— Une géographie à la diversité exceptionnelle

Le Maroc est effectivement le pays des extrêmes, un des rares pays où l'on peut voir des palmiers sur fond de neige, les sommets du Haut-Atlas étant tellement proches des premiers déserts.
Vu du ciel, le Maroc enchâssé entre la Méditerranée et l’océan Atlantique déroule d’est en ouest une longue bande montagneuse, puis s’enfonce dans le sable du sud jusqu’aux frontières avec la Mauritanie.
La variété de ses paysages est exceptionnellement riche. Montagnes, littoral, désert. On passe des sommets enneigés les plus vertigineux, aux plaines les plus fertiles, de la végétation la plus verte à l’aridité la plus complète.
Le Maroc offre une telle diversité géographique (Haut-Atlas, massifs ravinés du Rif, forêts de chênes et de thuya, hauts-plateaux arides, steppes du Souss, oasis luxuriantes dans le Tafilalet, etc.) que l'on peut quitter un matin les belles plages d'Agadir pour se retrouver l'après-midi au pied des pistes de ski de l’Oukaïmeden, au pied du mont Toubkal, à 75 km au sud de Marrakech.


3— L'exotisme authentique à 3 heures de Paris

Avec ses médinas et son art de vivre traditionnel conservés, le Maroc est l’un des rares pays au monde ou le tourisme de masse n’a pas dénaturé son cachet authentique.
Partager un couscous avec une famille berbère dans un village perdu de l’Atlas, se requinquer grâce à ses cosmétiques bio à base d’huile d’argan, séjourner dans un riad des mille et une nuits à Marrakech sans pour autant sacrifier au confort de la vie moderne ne nécessitent pas de budget de vacances astronomiques.
Le pays est constellé du nord au sud d’aéroports internationaux qui lui permettent d’être connecté à toutes les grandes villes européennes.


4— Une vie de nabab pour pas cher

Vivre au Maroc pour un Européen est devenu une sérieuse option. A part quelques petites contraintes d’ordre culturel, le royaume offre des conditions de vie alléchantes.
Le pouvoir d’achat d’un Français moyen permet d’y vivre en nabab tant l’immobilier accessible, la fiscalité avantageuse et la possibilité d’avoir du personnel de maison sont une réalité.
«Les retraités français ne s’y trompent pas: c’est leur destination favorite quand il s’agit de s’expatrier (en première position devant l’Espagne, selon l’édition 2011 du guide Bien préparer sa retraite à l’étranger», peut-on lire sur un des innombrables sites spécialisés qui décortiquent, chiffres à l’appui l’avantage comparatif qu’offre le Maroc.
«Un couple de retraités dépense en moyenne au Maroc 51% de moins qu’en France s’il est locataire de son logement, 47% s’il est propriétaire. Ont été prises en compte les dépenses courantes comme l’alimentation, l’habillement, la voiture, les loisirs, etc., pour un couple “vivant sans excès”. Prévoyez donc, en général, de diviser vos dépenses par deux!», explique Paul Delahoutre, expert en expatriation, dans une étude à l’adresse des candidats à l’exil doré.


5— Une société chaleureuse et ouverte


Il y a certes des interdits religieux, quelques normes sociales contraignantes pour qui voudrait dupliquer avec excès un mode de vie très occidentalisé.
Pourtant, la société, encore très imprégnée de son identité musulmane est loin d’être intolérante. Le Marocain est plus réputé pour son hospitalité légendaire que pour son ostracisme.
De plus la société, plus jeune, plus ouverte sur le monde est en pleine évolution et témoignage d’un mode de vie plus festif que par le passé —d'où la multiplication des festivals: Musiques sacrées du monde à Fès, Gnaouas et Arts lyriques à Essaouira, rap et techno à Casablanca, Mawazine et ses stars internationales à Rabat...


6— Une tradition culinaire d’exception

 

Les traditions culinaires marocaines constituent un patrimoine culturel opulent et varié, faisant de cette cuisine une des plus appréciées du monde. L’art de la table fait en effet partie intégrante du patrimoine marocain.
«L'art culinaire, comme toute pratique créative, se nourrit de multiples références et influences de plusieurs civilisations, ce qui a contribué à en faire une vraie mosaïque», commente à ce propos Mohamed Kabbaj, président de la Fondation Esprit de Fès qui réalise le festival Fès culinaire, une des manifestations culturelles du pays qui met le mieux en valeur cet atout du Maroc.


7— Un environnement francophone


Contrairement à une idée reçue, le français n’est pas en voie de disparition au Maroc, «mais doit être considéré comme une composante culturelle marocaine», selon Abdellah Baïda, écrivain et critique littéraire.
Preuve en est la forte présence des écoles et Instituts français, l’existence d’une presse francophone active. Le français est d’ailleurs la langue véhiculaire du monde des affaires.


8— Tapis rouge pour les investisseurs


Pas d’impôts ou moins de taxes, et des avantages ou même des subventions ont convaincu des milliers d’entreprises étrangères à s’installer au Maroc. Il faut dire que depuis une dizaine d’années, Rabat a déroulé un véritable tapis rouge aux investisseurs.
Un centre d'affaires ultramoderne à Casablanca, une zone franche à Tanger... De nombreuses entreprises françaises se délocalisent au Maroc.
9— Un tourisme de soins très compétitif
Peut-on faire cohabiter sans risque islam et tourisme? C’est la question que se posent souvent ceux qui se disent échaudés par la vague islamiste née des révolutions arabes. Assurément, estiment les responsables marocains qui refusent la comparaison avec d’autres pays arabes.
En misant sur une clientèle aisée, ils espèrent limiter les risques de friction entre des modes de vie souvent bien différents.
«Même les responsables du PJD (Parti de la Justice et développement) nous ont déclaré que si accueillir 1 million de retraités dans des maisons pour troisième âge permettait de créer 1 million d'emplois ils y étaient favorables», a affirmé Ahmed Lahlimi, Haut-commissaire au Plan.
Et c’est sur ce segment que le Maroc compte encore plus miser à l’avenir. L'objectif: faire valoir des soins de qualité et à coûts réduits pour fixer sur le territoire des visiteurs occasionnels.


10— Un pays stable malgré tout

Le Maroc est sans conteste la pays arabe qui a le mieux négocié le tournant révolutionnaire qui a touché la région en 2011.
Nombre d’observateurs reconnaissent que la vieille monarchie marocaine constitue aujourd’hui un modèle en terme de transition apaisée, même si le roi Mohammed VI ne semble pas disposé à régner sans pouvoir à l’image des systèmes monarchiques européens.
Si cette situation n’est pas pour plaire aux contestataires du pays, elle est plutôt perçue comme un gage de stabilité pour des Européens —notamment français— qui voient dans le Maroc un eldorado face à la crise qui frappe l’Europe.
«Les Français sont de plus en plus nombreux à trouver intérêt à s'établir en Afrique du Nord. Les retraités sont attirés par le climat et un pouvoir d'achat plus élevé. Entrepreneurs, cadres, techniciens et autres commencent à y détecter la foule d'opportunités qui s'offrent à eux. Dès l'instant où les conditions politiques s'éclairciront, où les Français sentiront qu'ils sont accueillis à bras ouverts, on pourra s'attendre à une véritable vague migratoire. Ce ne serait d'ailleurs qu'un simple retour du balancier», écrit le chroniqueur Guy Sitbon dans le Courrier de l’Atlas.


Aurélie Hazan

Source:http://www.slateafrique.com

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