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La quantité des archives nationales restituées par la France reste "minime

31102012

Le directeur général des Archives nationales, M.  Abdelmadjid Chikhi, a estimé que la quantité des archives nationales restituées  par la France depuis l'indépendance jusqu'à ce jour restait "minime" par rapport  à la quantité transférée en France tout au long des 130 ans de colonisation.       


"L'opération de transfert a également concerné la période précédant  la présence ottomane en Algérie", a indiqué M. Chikhi dans un entretien à l'APS  à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance nationale, estimant que "la  quantité infime" d'archives obtenues "a été restituée sous forme de don et non  parce qu'elle appartenait à l'Etat algérien".        


Après avoir souligné que "la persistance" de l'Algérie pour la récupération  de ces archives "ne date pas d'aujourd'hui mais remonte aux premières années  de l'indépendance", M. Chikhi a affirmé que la position de l'Etat Algérien quant  à la récupération de ses archives était "constante", indiquant que "la question  ne se posait pas au niveau des institutions des archives des deux pays mais  plutôt au niveau politique".       


En dépit de "l'intransigeance" de la position française dans le traitement  de cette question, sous prétexte que l'Algérie était française et les archives  revenaient donc à l'Etat français, l'Algérie a réussi à récupérer certaines  d'entre elles par intervalles à partir de 1967 jusqu'à la restitution des archives  sur la régence ottomane en Algérie".        


Parmi les archives récupérées, il y a lieu de citer d'importants documents  relatifs à des traités signés, entre 1550 et 1830, par l'Algérie et des pays  étrangers à l'instar des Etats-Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne, la Suède,  la Norvège et le Danemark, à l'exception de la France", a-t-il souligné.        


"Comme si l'Etat français ne voulait pas reconnaître l'existence de  relations politiques à un haut niveau entre nos deux pays avant 1830", a-t-il  dit.       


Concernant la base juridique sur laquelle l'Algérie s'est appuyée pour  réclamer ses archives auprès de la France, M. Chikhi a affirmé qu'elle était  conforme aux chartes internationales et aux résolutions onusiennes notamment  celles ratifiées en 1963 et qui stipulent que "les archives sont la propriété  du territoire où elles ont été trouvées".     


Au sujet de certaines "allégations" selon lesquelles la récupération  des archives pourrait "semer la zizanie au sein de la société", le responsable  a indiqué que "la sécurité de l'Algérie relève de la seule responsabilité de  l'Etat algérien car nul ne peut nous dicter ce que nous ferons de nos archives",  ajoutant que "tout ce qui a trait à la vie privée des personnes ne sera pas  divulgué, conformément aux restrictions juridiques en vigueur dans les institutions  des archives à travers le monde".       


Par ailleurs, M. Chikhi a précisé que la question de la récupération  d'objets d'art, à l'instar du fameux canon Baba-Merzoug, relevait juridiquement  du ministère de la Culture, soulignant que les Archives nationales peuvent aider  car elles renferment "plusieurs informations sur ces objets".        


Quant à la loi sur les archives, il a dit qu'elle "englobait les archives  écrites et audiovisuelles, les photographies et tout document ou support renfermant  une information". M. Chikhi a signalé que l'Algérie avait reçu récemment des enregistrements  "importants" de par leur contenu historique de la part de l'ancienne Tchécoslovaquie  dont un film sur l'Algérie de 1962 qui présente une comparaison entre l'Algérie  lors de la guerre de libération nationale et celle de l'après indépendance. L'Algérie avait également obtenu de la Serbie 870 documents sur les  relations algéro-yougoslaves entre 1954 et 1980.      


Concernant les archives sur l'époque ottomane en Algérie, M. Chikhi  a souligné qu'elles étaient d'une "grande valeur", car elles permettaient de  lever le voile sur différents aspects cachés, notamment la vie politique, administrative  et sociale lors de l'ère ottomane en Algérie.      

 
Il a également précisé que la question de la récupération des archives  "nécessitait un travail de longue haleine", rappelant que l'Algérie "a reçu  une promesse des autorités turques de lui remettre une copie numérisée  de toutes les archives algériennes relatives à la régence ottomane en Algérie".        


Il a en outre cité des exemples sur certains étendards qui étaient hissés  dans des bâtiments de guerre algériens datant de l'époque ottomane, outre des  toiles à l'huile illustrant des expéditions maritimes menées à l'époque par  la flotte algérienne.       


Quant à la disponibilité des archives, le responsable a affirmé qu'elles  étaient à la disposition de tous les citoyens et les chercheurs, niant les propos  selon lesquels les archives seraient difficiles d'accès. Les archives inaccessibles "sont celles qui concernent les citoyens  et leur vie privée", a-t-il expliqué.       


Parmi les objectifs des Archives nationales, M. Chikhi a cité l'obtention  d'un maximum de documents et d'archives en vue de faciliter le travail des chercheurs,  de les munir d'informations nécessaires et de leur éviter de se déplacer à l'étranger,  notamment en France pour trouver des sources d'information.

Source:
http://www.elwatan.com

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