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Algérie-France : comment se tourner vers le futur ?

10112012

 

Sur fond de flou total quant aux intentions réelles de la «droite traditionnelle» française sous l'ère Sarkozy, l'on s'interrogeait déjà au printemps dernier sur comment seront les nouvelles relations entre l'Algérie et la France avec l'arrivée de François Hollande au Palais de l'Elysée. D'abord un constat enfin reconnu des deux côtés de la Méditerranée : les relations algéro-françaises n'ont jamais atteint le niveau politique et économique auquel les destinait l'histoire commune entre les deux pays.

 

Mais même s'il est connu que la gauche française, portée au pouvoir sur fond de crise économique et sociale majeure, est réputée moins «revêche» dans ses relations avec ses ex-colonies, il n'en demeure pas moins qu'au-delà du clivage droite-gauche, le contentieux franco-algérien, pris dans sa globalité, doit absolument être mis à plat ; et le plutôt sera le mieux. Partant du principe pragmatique qu'un pays, quelle que soit sa place parmi les «grands» ou les plus «petits», n'a pas d'amis éternels, ni encore moins d'ennemis éternels, les relations entre la France et son ex-colonie doivent être refondées en profondeur, sur la base d'un partenariat mutuellement bénéfique. Il faut reconnaître que des signes encourageants commencent à apparaître, surtout depuis le changement intervenu dans le personnel politique aux manettes de la France.

 

L'on savait, aussi, que les dirigeants politiques français étaient plutôt favorables à un «partenariat stratégique», plutôt qu'à un traité d'amitié. Quoi comprendre par cette «mutation conceptuelle», sinon que la France et l'Algérie doivent donner du temps au temps concernant le lourd contentieux mémoriel, et tourner leur regard vers un avenir commun, à condition de regarder dans la même direction. Parce que l'Algérie n'est pas la chasse gardée de la France, (n'en déplaise aux nostalgériques qui veulent à tout prix polluer la visite d'Etat de François Hollande dans notre pays), celle-ci, consciente des défis majeurs qui restent à relever, suit avec inquiétude l'arrivée de concurrents très costauds sur le marché national, et a pour souci premier de rectifier rapidement le tir, en cessant de cafouiller dans ses relations économiques et commerciales avec son voisin du Sud, qui ne veut pas se faire prier pour fructifier ses affaires. L'économie n'étant pas une science exacte, dans un monde où les rapports entre les Etats sont d'abord la force au sens «bushien» du terme, la nouvelle page qui doit s'écrire entre l'Algérie et l'ex-colonisateur doit d'abord donner la part belle à l'intérêt (foncièrement commun) de se tendre la main et donner au concept du donnant-donnant un contenu concret et surtout pérenne. Autre atout maître à mettre du côté algérien, est le redéploiement diplomatique qui redore le blason de l'Algérie sur la scène internationale, étant entendu qu'une diplomatie «agressive» est le premier fer de lance au service de l'économie.

 

La reconduction de Jean-Pierre Raffarin en qualité de Monsieur Algérie augure-t-elle d'un nouvel élan, ou d'une volonté politique forte de déblayer le terrain à une relation apaisée, tournée vers le futur, débarrassée des arrière-pensées d'une part comme de l'autre, et profondément ancrée dans la nécessité de travailler ensemble, et au risque de nous répéter regarder dans la même direction ? L'optimisme est permis. En prélude à la visite du président français en Algérie en décembre prochain, un échéancier a été établi pour les questions dites «clés», ce qui est un autre signe encourageant que les choses devraient bouger rapidement entre les deux pays, au risque de voir le temps filer très vite et laisser, donc, la nature faire son travail, c'est-à-dire occuper la place laissée vide.

 

Source:lequotidien-oran

 

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