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METTANT EN GARDE CONTRE LE STATU QUO AU SAHARA OCCIDENTAL

17112012

Les messages codés de Ross

 

 

 

Les déclarations de M.Ross interviennent alors que l'Algérie a accusé le Maroc d'avoir «torpillé» les relations entre les deux pays, à la suite du discours du roi du Maroc Mohammed VI qui a réaffirmé proposer une large autonomie, sous sa souveraineté, au Sahara occidental.

C'est le statu quo au Sahara occidental. Le dernier discours du roi Mohammed VI à l'occasion de la tristement célèbre «marche verte» n'a fait que précipiter encore davantage la situation dans l'impasse. C'est ce qu'a exprimé à demi-mot, lundi, à l'issue de sa rencontre avec le chef de la diplomatie espagnole, l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental. «S'il est tentant pour certains d'affirmer qu'il est trop risqué de relancer les efforts de paix et que le statu quo garantit au moins la stabilité, je suis convaincu que cela serait une grave erreur de calcul» affirme Christopher Ross, qui a par là même mis en garde contre de nouvelles violences dans cette région si des «négociations sérieuses» ne sont pas organisées.


Diversion...


Les déclarations de M.Ross interviennent alors que l'Algérie a accusé le Maroc d'avoir «torpillé» les relations entre les deux pays, à la suite du discours du roi du Maroc Mohammed VI qui a réaffirmé proposer une large autonomie, sous sa souveraineté, au Sahara occidental. Le monarque n'a pas raté l'occasion pour accuser, encore une fois, l'Algérie d'être derrière la dégradation de la situation humanitaire dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf.


Le ridicule ne tue pas, dit-on, puisque Mohammed VI qui feint ignorer que l'Algérie n'a fait que recueillir sur son territoire des populations sahraouies spoliées de leur liberté et persécutées par l'appareil répressif du Makhzen, continue de faire dans la diversion.


Une manière de détourner les regards sur la situation catastrophique dans les territoires occupés, constatée par M.Ross en personne lors de son passage à El Ayoune.


Par ailleurs, les rapports accablants de la Fondation Kennedy et autres ONG comme Humain Rights Watch et la Commission des droits de l'homme de l'ONU semblent avoir de l'«effet» sur Sa Majesté, qui vient ainsi démentir la sincérité des messages de circonstances adressés au chef de l'Etat M.Abdelaziz Bouteflika, ressassant la volonté d'aller de l'avant dans le renforcement des relations bilatérales et inter-maghrébines. Mais qu'en réalité c'est le même souverain qui nourrit le statu quo «insoutenable et dangereux» au Sahara occidental, comme le qualifie à juste titre M.Ross. Ce dernier qui doit poursuivre son périple européen jusqu'au 15 novembre, doit se rendre à Paris, Londres, Moscou et à Washington où il abordera la question sahraouie avec des responsables de ces quatre pays qui sont membres permanents du Conseil de sécurité.


Course contre la montre


Il s'agit non seulement de convaincre ces pays à revoir leur position «complaisante» vis-à-vis de Rabat, mais surtout «de mobiliser le soutien de la communauté internationale» sur le dossier du Sahara occidental. C'est donc, une course contre la montre que le représentant personnel de Ban Ki-moon enclenche pour venir à bout d'un conflit qui dure depuis 37 ans.


«Le conflit sur le statut final du Sahara occidental dure depuis 37 ans, donc depuis bien trop longtemps» souligne M. Ross qui a prévenu que «si la situation est laissée en l'état, les violences pourraient reprendre avec des conséquences tragiques pour le peuple sahraoui». Avant de poursuivre: «Je presse les parties à s'engager rapidement dans des négociations sérieuses, et je demande aux membres clés de la communauté internationale d'utiliser leur influence pour encourager les parties à le faire.»


Comme pour témoigner de la bonne volonté des autorités sahraouies à respecter la feuille de route de l'ONU, M.Ross a déclaré que ses entretiens avec le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, et avec la société civile sahraouie ont été d'un «grand apport pour la recherche d'une solution politique garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination».


Cependant, ce qui inquiète le plus l'émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, c'est surtout les retombées que pourrait avoir la crise au Sahel sur toute la région du Maghreb. Un statu quo «menacé par la montée de l'extrémisme, du terrorisme, et de la criminalité dans la région du Sahel (...) Ce conflit, si on le laisse s'envenimer dans cette nouvelle situation, pourrait déclencher de nouvelles violences ou hostilités qui pourraient être tragiques pour les habitants du Sahara occidental et pour l'Afrique du Nord dans son ensemble», a-t-il prévenu.


Une nouvelle donne qui inciterait aussi bien la communauté internationale que les parties en conflit à se remettre dans les plus brefs délais autour de la table de négociation.


Source:http://www.lexpressiondz.com

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