Les messages codés de Ross
Les déclarations de M.Ross interviennent alors que l'Algérie a accusé le Maroc d'avoir «torpillé» les relations entre les deux pays, à la suite du discours du roi du Maroc Mohammed VI qui a réaffirmé proposer une large autonomie, sous sa souveraineté, au Sahara occidental.
C'est le statu quo au Sahara occidental. Le dernier
discours du roi Mohammed VI à l'occasion de la tristement célèbre «marche verte»
n'a fait que précipiter encore davantage la situation dans l'impasse. C'est ce
qu'a exprimé à demi-mot, lundi, à l'issue de sa rencontre avec le chef de la
diplomatie espagnole, l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le
Sahara occidental. «S'il est tentant pour certains d'affirmer qu'il est trop
risqué de relancer les efforts de paix et que le statu quo garantit au moins la
stabilité, je suis convaincu que cela serait une grave erreur de calcul» affirme
Christopher Ross, qui a par là même mis en garde contre de nouvelles violences
dans cette région si des «négociations sérieuses» ne sont pas organisées.
Diversion...
Les déclarations de M.Ross interviennent alors que l'Algérie a accusé le Maroc
d'avoir «torpillé» les relations entre les deux pays, à la suite du discours du
roi du Maroc Mohammed VI qui a réaffirmé proposer une large autonomie, sous sa
souveraineté, au Sahara occidental. Le monarque n'a pas raté l'occasion pour
accuser, encore une fois, l'Algérie d'être derrière la dégradation de la
situation humanitaire dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf.
Le ridicule ne tue pas, dit-on, puisque Mohammed VI qui feint ignorer que
l'Algérie n'a fait que recueillir sur son territoire des populations sahraouies
spoliées de leur liberté et persécutées par l'appareil répressif du Makhzen,
continue de faire dans la diversion.
Une manière de détourner les regards sur la situation catastrophique dans les
territoires occupés, constatée par M.Ross en personne lors de son passage à El
Ayoune.
Par ailleurs, les rapports accablants de la Fondation Kennedy et autres ONG
comme Humain Rights Watch et la Commission des droits de l'homme de l'ONU
semblent avoir de l'«effet» sur Sa Majesté, qui vient ainsi démentir la
sincérité des messages de circonstances adressés au chef de l'Etat M.Abdelaziz
Bouteflika, ressassant la volonté d'aller de l'avant dans le renforcement des
relations bilatérales et inter-maghrébines. Mais qu'en réalité c'est le même
souverain qui nourrit le statu quo «insoutenable et dangereux» au Sahara
occidental, comme le qualifie à juste titre M.Ross. Ce dernier qui doit
poursuivre son périple européen jusqu'au 15 novembre, doit se rendre à Paris,
Londres, Moscou et à Washington où il abordera la question sahraouie avec des
responsables de ces quatre pays qui sont membres permanents du Conseil de
sécurité.
Course contre la montre
Il s'agit non seulement de convaincre ces pays à revoir leur position
«complaisante» vis-à-vis de Rabat, mais surtout «de mobiliser le soutien de la
communauté internationale» sur le dossier du Sahara occidental. C'est donc, une
course contre la montre que le représentant personnel de Ban Ki-moon enclenche
pour venir à bout d'un conflit qui dure depuis 37 ans.
«Le conflit sur le statut final du Sahara occidental dure depuis 37 ans, donc
depuis bien trop longtemps» souligne M. Ross qui a prévenu que «si la situation
est laissée en l'état, les violences pourraient reprendre avec des conséquences
tragiques pour le peuple sahraoui». Avant de poursuivre: «Je presse les parties
à s'engager rapidement dans des négociations sérieuses, et je demande aux
membres clés de la communauté internationale d'utiliser leur influence pour
encourager les parties à le faire.»
Comme pour témoigner de la bonne volonté des autorités sahraouies à respecter la
feuille de route de l'ONU, M.Ross a déclaré que ses entretiens avec le président
sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, et avec la
société civile sahraouie ont été d'un «grand apport pour la recherche d'une
solution politique garantissant le droit du peuple sahraoui à
l'autodétermination».
Cependant, ce qui inquiète le plus l'émissaire de l'ONU pour le Sahara
occidental, c'est surtout les retombées que pourrait avoir la crise au Sahel sur
toute la région du Maghreb. Un statu quo «menacé par la montée de l'extrémisme,
du terrorisme, et de la criminalité dans la région du Sahel (...) Ce conflit, si
on le laisse s'envenimer dans cette nouvelle situation, pourrait déclencher de
nouvelles violences ou hostilités qui pourraient être tragiques pour les
habitants du Sahara occidental et pour l'Afrique du Nord dans son ensemble»,
a-t-il prévenu.
Une nouvelle donne qui inciterait aussi bien la communauté internationale que
les parties en conflit à se remettre dans les plus brefs délais autour de la
table de négociation.
Source:http://www.lexpressiondz.com
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