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Statut de partenaire privilégié avec l’UE

20112012
Le front populaire : «un accord miné»


-Sans révision des principes de l’accord, la Tunisie perdra de son autonomie de décision


-Un accord avec des concessions est une nouvelle forme de colonisation

17 nov, le parti politique tunisien le Front populaire a organisé une conférence de presse pour tirer la sonnette d’alarme quant à la signature de l’accord de statut de partenaire privilégié entre l’UE et la Tunisie.


Il faut dire que cette signature n’est pas un don du ciel mais elle est plutôt le fruit de plusieurs séances de négociations et de pour parlers entre la Tunisie et une délégation européenne présidée par Hugues Mingarelli, Directeur Général du Service Européen pour l’Action Extérieure. Après étude de la situation sécuritaire du pays et analyse des plans d’actions qui portent sur le développement régional, l’employabilité et l’économie, il était décidé que la Tunisie puisse accéder au statut de partenaire privilégié.


De son côté, la chef de la délégation européenne en Tunisie Laura Baeza a déclaré à plusieurs reprises son soutien à cette demande.


Un partenariat, oui mais à quel prix ?


Néanmoins, si certains se disent contents et sont confiants quant à la signature de cette convention de partenariat de la Tunisie avec l’UE, plusieurs penseurs, économistes et partisans du Front populaire semblent très méfiants et sonnent le tocsin.


Durant la conférence de presse qui a été tenue, hier matin, les représentants du parti le Front Populaire et plusieurs participants, tels que Fathi Chamakhi, Saïda Ben Salem  ou encore l’ancien ambassadeur Mahmoud Besrrour étaient d’accord sur le fait qu’il faudra, désormais, réviser les conditions de conventions ou de partenariats signés avec l’Europe ou autre.


Ils ont souligné que cet accord s’inscrit non pas dans le cadre d’une volonté sincère de l’Union européenne d’aider au développement régional ou  économie de la Tunisie mais s’inscrit plus dans une stratégie géopolitique. L’Europe tiendrait selon les présents à sa place comme pouvoir existant à l’échelle internationale face à aux USA et à la Chine. Elle essaierait par tous les moyens de focaliser son énergie à garder un œil sur la rive sud de la Méditerranée.

Les conférenciers ne sont pas pour couper le cordon ombilical avec l’Union européenne mais appellent à ce que cette signature  de l’accord soit faite dans les règles de l’art sans qu’il y ait de concessions de la part de la Tunisie.


«On ne leur demande pas l’aumône. Nous sommes capables de survivre, de redresser notre économie agonisante sans le don modique qu’ils nous proposent !», s’écria une des présentes. En effet, l’UE parle d’une aide de 68 millions d’euros pour la Tunisie. Elle rajoute : «On n’a nullement besoin de ces accords humiliants ! Si les Tunisiens se ressaisissent, ne comptent que sur leur propre travail et leurs compétences, on s’en sortira.»


«Juridiquement, le gouvernement provisoire n’a pas le droit de prendre des décisions pareilles. Il faudra attendre les prochaines élections.»


Les participants à la conférence se disent sceptiques quant à cet accord de partenariat qui volerait à la Tunisie le droit de décider et fera d’elle une subordonnée aux partenaires européens pour une période indéterminée.


«Il est hors de question pour nous, que ce soit un gouvernement provisoire choisi par une assemblée constituante, qui avait pour seul rôle de rédiger la nouvelle Constitution, ait le pouvoir de décider pour la postérité et d’avoir les prérogatives de signer des partenariats aussi décisifs pour l’avenir de la Tunisie, rien que pour les grands détenteurs du pouvoir assurent leur pérennité au milieu politique !» déclara un économe présent. Il continua : «Juridiquement, le gouvernement provisoire n’a pas le droit de prendre des décisions pareilles. Il faudra attendre les prochaines élections de juin 2013. Après quoi, le nouveau gouvernement pourra prendre la décision adéquate et non sans avoir révisé les critères de ces conventions et leurs retombées sur le long terme sur l’avenir de la Tunisie. Nous n’avons pas besoin d’un nouveau Protectorat.»


Il est à rappeler d’un autre côté, que l’Algérie a arrêté, récemment, cette convention avec l’UE après avoir étudié les gains et les pertes qui s’en suivent. Elle s’est retrouvée perdante d’ 1, 7 milliards de dinars par an. Suite à ces chiffres fâcheux, le gouvernement algérien a décidé de ne plus entrer dans ce genre de partenariat d’ici 2020 et pas avant d’avoir renégocié les conditions de telles conventions.


Source:http://www.letemps.com.tn

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