28112012
Blessé par balle, le président mauritanien est revenu triomphal de sa
convalescence à Paris.
Mohamed Ould Abdel Aziz à Nouakchott, le 24 novembre 2012. AFP/STR
Il est enfin revenu. Le président
mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, après quarante jours de convalescence en
France, a regagné ses pénates, le 24 novembre dernier.
Accueilli dès sa descente de l'avion par des milliers de sympathisants, le
président s'est offert un bain de foule avant de rejoindre le palais
présidentiel et ce, en compagnie de hautes personnalités de l'Etat dont le
Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale.
Un retour triomphal qui va sans doute mettre un terme aux nombreuses rumeurs qui
circulaient sur l’incapacité du président à pouvoir diriger le pays.
L’opposition solidaire du président mauritanien
En tout cas, même s’il présente encore des signes de faiblesse, le président
Abdel Aziz n’a pas voulu donner du grain à moudre à l’opposition en restant hors
du pays, surtout à l’occasion de la fête nationale qui sera célébrée le 28
novembre prochain.
Cela aurait enfoncé le clou et renforcé l'opposition dans sa position ; elle
qui, depuis quelques semaines, dénonçait déjà une vacance du pouvoir et exigeait
la mise en place d’un dialogue inclusif pour préparer une transition.
Ainsi donc, le président mauritanien a rabattu le caquet à ses adversaires
politiques, notamment l’opposition qui, quoi que l’on puisse dire d’elle, s’est
montrée solidaire de lui durant cette douloureuse épreuve.
Du reste, les membres de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) qui,
naguère réclamaient le départ du président Abdel Aziz, avaient appelé à la
suspension de leurs manifestations hebdomadaires contre le pouvoir.
Toute chose qu’ils ont respectée puisqu’en dehors des jérémiades politiques
habituelles, aucune manifestation publique n’a été organisée pendant tout ce
temps qu’aura duré la convalescence du chef de l’Etat.
Ould Abdel Aziz va-t-il gouverner avec l’opposition?
Un comportement responsable qui devrait bien inspirer le président Aziz et
l’amener à ouvrir le dialogue inclusif tant souhaité par la classe politique.
Ce qui semble peu probable puisque, fort de l’accueil triomphal qui lui a été
réservé par ses partisans, le président Aziz peut se targuer d’avoir le soutien
du peuple et de ce fait, s’enfermer obstinément dans une tour d’ivoire. Autant
dire que le feuilleton est donc loin d’être fini.
Peut-être l’opposition attend-elle de voir le président à l’œuvre avant de
décider de la nouvelle conduite à tenir. Plus il se montrera conciliant, mieux
l’opposition le soutiendra. Dans le cas contraire, l’opposition ne ratera pas la
moindre occasion pour rappeler son incapacité à diriger le pays, surtout que
lui-même reconnaît humblement que son état de santé est encore fragile.
Boundi Ouoba
Source:http://www.slateafrique.com
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