12122012
Les explications de Mourad Medelci
Le ministre des Affaires étrangères s'est aussi exprimé sur des sujets
d'actualité brûlants, qui préoccupent les deux pays: la crise malienne en
particulier.
François Hollande, qui est attendu en Algérie dans une dizaine de jours (19 et
20 décembre), sera-t-il à l'écoute du message de Mourad Medelci? Le chef de
l'Etat français avait déjà exprimé la reconnaissance par la République française
des crimes commis le 17 octobre 1961 à Paris.
«La République reconnaît avec lucidité la sanglante répression qui, le 17
octobre 1961, à Paris, a coûté la vie à des Algériens qui manifestaient pour le
droit à l'indépendance...Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends
hommage à la mémoire des victimes», avait déclaré, à travers un communiqué
François Hollande. Aucun président français n'avait osé le faire avant lui.
Qu'en pense aujourd'hui le chef de la diplomatie algérienne? «Nous prenons acte
avec satisfaction de cette position prise à un haut niveau», a fait remarquer
M.Medelci. Comment la qualifie-t-il? Cette déclaration «revêt un caractère
symbolique car nous avons devant nous un nouveau président (François Hollande)
animé d'une volonté de consolider les relations avec l'Algérie qu'il devrait
visiter prochainement...
Cette reconnaissance, qui est symbolique pour l'Algérie, est aussi positive pour
d'autres parties là-bas (en France)», a souligné le ministre algérien des
Affaires étrangères qui escompte un pas de plus de la part du président français
en ce qui concerne les crimes commis par la France durant la période coloniale.
«Le peuple algérien, qui attend depuis longtemps une reconnaissance à travers
une position plus claire, est serein, car l'Histoire juge celui qui a agressé
l'Algérie», a indiqué Mourad Medelci dans une interview accordée à la chaîne de
télévision saoudienne al-Arabiya. Le ministre des Affaires étrangères s'est
aussi exprimé sur des sujets d'actualité brûlants, qui préoccupent les deux
pays, la crise malienne en particulier.
Il a rappelé la position de notre pays vis-à-vis de ce conflit. La vision de
l'Algérie «est basée sur l'unification des rangs de tous les enfants du peuple
malien pour la lutte contre le terrorisme», a-t-il soutenu tout en précisant que
«la coopération militaire ne signifie pas nécessairement la préparation d'une
guerre, mais consiste plutôt en une assistance à l'institution militaire
malienne pour qu'elle puisse préserver l'intégrité du territoire malien». Le
chef de la diplomatie algérienne s'est montré satisfait de la tournure actuelle
prise par les pourparlers entre les différentes parties de ce conflit. «Nous
avons pris acte avec satisfaction des avancées accomplies par les rebelles que
nous ne citerons pas et les responsables maliens, un plan et des principes qui
encouragent à chercher une solution politique à cette crise», a déclaré
M.Medelci qui a affirmé suivre de très près l'évolution des négociations.
«Nous avons des contacts avec les rebelles et les autorités du Burkina Faso et
nous demeurons convaincus que cette solution revêt des dimensions sérieuses et
requiert beaucoup de vigilance et de patience pour aboutir», a-t-il indiqué,
tout en précisant que «l'Algérie ne saurait négocier avec une quelconque partie
non convaincue de l'intégrité territoriale du Mali...c'est aux Maliens de
choisir le mode de gestion de leur pays et le dénominateur commun demeure
l'unité du Mali que l'Algérie défend». Le ministre algérien des Affaires
étrangères, a par ailleurs, été inévitablement interrogé sur les relations
algéro-marocaines au cours de cet entretien. L'Algérie refuserait d'ouvrir ses
frontières avec le Maroc? «Faux!» répond Mourad Medelci. L'Algérie veut avant
tout «garantir la sécurité à ses frontières...mettre un terme au flux de
stupéfiants provenant du Maroc vers l'Algérie...et maîtriser la question de la
circulation des personnes et de marchandises», a expliqué le chef de la
diplomatie algérienne...
Source: http://www.lexpressiondz.com
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