23122012
Le Conseil de sécurité de l'ONU a donné, jeudi, son feu vert au
déploiement d'une force internationale au Mali, mais par étapes et sans fixer de
calendrier précis pour la reconquête du nord du pays tombé aux mains des
islamistes.
Diplomates et responsables de l'ONU soulignent que reconstruire
l'armée malienne, ébranlée par un coup d'État et une défaite militaire, prendra
des mois et qu'il ne faut pas s'attendre à une éventuelle offensive libératrice
avant l'automne 2013. Après de longues tractations entre Français et Américains
-qui doutent de la capacité des Africains de mener à bien cette opération- le
Conseil a “autorisé le déploiement au Mali, pour une durée initiale d'un an, de
la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma)”.
L'envoi d'une telle force, conduite par des Africains et appuyée par les
Occidentaux, était réclamé avec insistance par l'Union africaine (UA) et la
Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). La résolution
2085, adoptée à l'unanimité, appelle Bamako à lancer d'abord un “dialogue
politique pour rétablir pleinement l'ordre constitutionnel” et à organiser des
élections avant avril 2013. Un nouveau Premier ministre, Diango Cissoko, a été
nommé la semaine dernière, son prédécesseur, Cheick Modibo Diarra, ayant
démissionné sous la pression des militaires putschistes.
Ceux-ci avaient renversé le 22 mars le président Amadou Toumani
Touré et gardent une forte influence à Bamako. La résolution invite aussi le
nouveau gouvernement malien à engager des négociations “crédibles” avec les
groupes présents dans le Nord, essentiellement les Touareg, qui se dissocieront
des “organisations terroristes”, contrôlant cette région, dont Al-Qaïda au
Maghreb et le Mujao. Début décembre, une médiation de la Cédéao avait permis une
amorce de dialogue à Ouagadougou entre le gouvernement malien, le groupe armé
Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), essentiellement composé de Touareg maliens,
et la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad
(MNLA). Sur le plan militaire, il faudra d'abord reconstruire l'armée malienne
et entraîner les troupes africaines qui feront partie de la force afin de les
préparer à reconquérir le Nord. Mais le Conseil devra s'estimer “satisfait” de
l'état de préparation de la Misma, à partir de critères précis (entraînement,
efficacité de la structure de commandement, équipement, adaptation au terrain)
avant qu'elle puisse se déployer au Nord. Le Conseil a souligné l'importance de
“réduire l'impact de cette opération militaire sur la population civile”, une
préoccupation exprimée par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et par
des organisations comme Human Rights Watch. “Ce n'est qu'une étape, beaucoup
reste à faire sur le terrain et à New York”, a reconnu l'ambassadeur français à
l'ONU, Gérard Araud, qui a noté que la résolution “privilégiait le dialogue
politique”. “Notre texte n'est pas une déclaration de guerre, ce n'est pas le
choix de l'option militaire”, a-t-il affirmé. L'offensive militaire au Nord
“n'interviendra que le moment venu, une fois que le processus politique aura
produit son effet”. Pour l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahel, Romano Prodi,
en tournée en Afrique de l'Ouest, la préparation d'une action armée doit être
“crédible” et il faut identifier “tous les moyens pour chercher la paix avant de
commencer l'action militaire”.
Le financement de l'opération militaire, qui devrait coûter au moins 200
millions de dollars par an selon des diplomates, n'est pas totalement réglé. Une
partie de la facture (environ 30 millions de dollars) devrait être prise en
charge par l'UE tandis que les États-Unis devraient fournir l'essentiel des
besoins logistique de la Misma.
Source:
http://www.liberte-algerie.com
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