13012013
Dans une lettre ouverte au chef de l'Etat français, l'Association des Vétérans
des Essais Nucléaires (AVEN), a appellé à la révision de la Loi Morin du 05
janvier 2010, avec l'attribution du « strict principe de présomption de
causalité».
Dans une lettre ouverte au chef de l'Etat français, citée par l'agence Aps,
l'association des Vétérans des Essais Nucléaires a également souhaité que M.
Hollande ait le «courage politique» en modifiant la loi du 5 Janvier 2010.» Nous
vous souhaitons d'avoir la volonté de vous impliquer personnellement pour que
toutes les victimes atteintes de maladies radio-induites ayant été présentes sur
une zone d'essais nucléaires se voient attribuer le strict principe de
présomption de causalité», lit-on dans cette lettre, citée par l'Aps. Le
principe de présomption de causalité a été reconnu par le Sénat français en
2009, et consiste pour les victimes à prouver le lien direct entre les essais
nucléaires et certains cancers dont ils souffrent. Interpellant le chef de
l'Etat français, Jean-Luc Sans, président de l'AVEN, a dit souhaiter que les
vétérans « qui vont mourir des suites de maladies radio-induites en 2013, ne
subissent pas l'amer constat que «les promesses n'engagent que celles et ceux
qui les écoutent».
Lors de sa visite d'Etat en Algérie, les 19 et 20 décembre derniers, le
Président français avait déclaré que la Loi Morin sur les indemnisations des
victimes du nucléaire devait être appliquée «pleinement». Cette loi, concoctée
en 2010 par le ministre de la Défense de l'époque, (sous l'ère de Sarkozy),
Hervé Morin, n'a «certainement pas été appliquée avec la «détermination
nécessaire», avait-il estimé, ajoutant que «s'il apparaît qu'il y a des
conditions qui ne permettent pas à des victimes de faire valoir leur droit, nous
regarderons comment faire».
A noter que ces déclarations intervenaient après une réunion en novembre dernier
du comité d'indemnisation, à Paris, à l'issue de laquelle les associations
Moruroa, Tatou et AVEN avaient vivement critiqué le fait que peu de personnes
aient pu effectivement obtenir des indemnisations depuis que la Loi Morin est en
vigueur. Pas moins de 32 dossiers d'Algériens victimes des essais nucléaires
français dans le Sahara, demandant reconnaissance et indemnisation, ont été
rejetés par cette commission car jugés « incompatibles avec la Loi Morin ». Le
13 février 1960, la France faisait exploser sa première bombe atomique, Gerboise
bleue, dans le ciel de Reggane, en plein Sahara algérien, un désastre écologique
et humain qui, 52 ans après, continue de provoquer des maladies dont des cancers
radio-induits. A ce jour, aucune des victimes civiles de ces essais, suivis par
d'autres jusqu'à 1966, n'a été reconnue comme telle.
par El-Houari Dilmi
Source: http://www.aps.dz
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