26012013
La 43e édition du Forum économique mondial (WEF) se déroule depuis mercredi à
Davos, en présence de plus de 2500 personnalités, dont 40 chefs d'Etat et de
gouvernement.
Parmi eux, 9 chefs d'État africains se sont fixé des missions. Ils veulent
emmener leur pays sur la scène économique mondiale, et susciter l'intérêt des
investisseursFondé en 1971 par Klaus Schwab, un économiste allemand, le Forum de
Davos est parfois surnommé « le club des riches ». Il paraît que ce forum, qui
se tient dans une petite station de ski huppée, n'est pas convenable pour les
pays africains. Bien que quelques chefs d'Etat africains fussent présents à
Davos ces dernières années, ils sont restés jusqu'à aujourd'hui hors des
lumières des projecteurs, contrairement aux grands personnages des pays
développés. En 2009, le premier ministre chinois Wen Jiabao a, dans son discours
au Forum de Davos, appelé les pays riches à «assumer leurs responsabilités» pour
«minimiser» l'impact de la crise sur les pays en voie de développement. Il a
notamment exprimé son espoir que le Forum de Davos pourrait ouvrir ses portes
aux pauvres au lieu de rester un « club des riches »En fait, les 10 pays les
moins développés se trouvent tous en Afrique. Donc le continent africain ne doit
pas être mis à part du développement économique mondial. Car une prospérité
mondiale sans les pays africains ne sera jamais une prospérité réelle. En 2009,
l'ONU a fixé les objectifs du millénaire pour le développement. L'un d'entre eux
était de réduire de moitié la proportion de la population dont le revenu est
inférieur à un dollar par jour avant 2015.
Aujourd'hui, il ne reste que moins de 2 ans pour réaliser cet objectif. Par
conséquent, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est présent cette année
à Davos pour discuter de l'après 2015 avec les participants au Forum.
Evidemment, le continent africain sera au centre de ces échanges.Mercredi, au
premier jour du Forum, s'est tenue une première discussion sur l'Afrique : «
comment atténuer les risques en Afrique », avec 5 invités, dont le président
sud-africain Jacob Zuma et son collègue nigérian Goodluck Ebele Jonathan. A
leurs yeux, le continent qui réalise la plus formidable croissance économique de
son histoire est une nouvelle opportunité pour le monde. Selon les statistiques,
l'Afrique a enregistré un taux de croissance supérieur à 5%, durant les deux
dernières années, dépassant ainsi la moyenne mondiale. En plus, selon les
prévisions de la Banque africaine de développement, le taux de croissance
économique de l'Afrique atteindra 5.3% en 2013. L'Afrique est déjà devenu la
deuxième région du monde qui parvient à maintenir une croissance économique
aussi rapide. On dit que c'est un espoir pour l'Afrique, et aussi pour le monde.
D'après Sunil Bharti Mittal, un homme d'affaires indien qui investit en Afrique
depuis une vingtaine d'années, le dernier bastion de la croissance forte est le
continent africain.
Lors des 3 prochains jours, d'autres discussions concernant l'Afrique auront
lieu au Forum de Davos. Cela signifie que le reste du monde est en train de se
focaliser sur ce continent. En même temps, les dirigeants des gouvernements
africains ont montré, eux aussi, leur volonté de faire entrer leur pays dans le
processus de mondialisation.
Jamais depuis la création du Forum, l'Afrique n'a été aussi bien représentée à
Davos, avec 9 chefs d'Etat, accompagnés d'importantes délégations composées à la
fois de ministres, d'hommes d'affaires et de banquiers. Selon ces dirigeants,
l'Afrique veut être considérée comme un acteur incontournable sur la scène
économique mondiale et non plus comme le continent pauvre, éternellement
dépendant de l'aide extérieure.
Avant de s'envoler pour la Suisse, le président sud-africain Jacob Zuma a
indiqué qu'il souhaitait attirer les investisseurs pour mener de nombreux et
coûteux projets d'infrastructures. Il compte inviter les riches de ce monde à
l'aider à changer le paysage économique et social de son pays. Pour le président
Zuma, investir en Afrique n'est désormais pas plus risqué que d'investir
ailleurs dans le monde.
Quand au Nigéria, le pays le plus peuplé d'Afrique, son président Jonathan a
indiqué avoir lancé un ambitieux programme visant à développer les
investissements dans son secteur agricole, qui doit devenir une nouvelle source
de revenus, à côté du pétrole. Selon le ministre nigérian de l'agriculture,
Akinwumi Adesina, qui a présenté à Davos ce programme de modernisation, "il n'y
aucune raison pour que le Brésil dispose d'une agriculture moderne et pas le
Nigeria".
Selon les analyses, la volonté des pays africains est un signal positif et une
force motrice pour le développement de l'Afrique. Bien qu'on n'attende pas
beaucoup de résultats concrets dans ces prochains jours, le Forum de Davos 2013
revêt déjà une signification historique pour l'Afrique.
Source:http://www.letemps.ch