Les remous autour des partenariats conclus avec l'Union européenne et avec un groupe chinois perturbent la filière.
La filière industrielle compte 5 000 emplois contre près
de
35 000 dans la pêche artisanale et côtière. Marie-Laure Josselin/AFP
Le secteur halieutique est stratégique pour la Mauritanie. Principal pourvoyeur
de devises après les mines, il représente 12 % du PIB du pays et entre 40 % et
50 % des recettes d'exportations. En 2011, d'après la Banque centrale, 1 million
de tonnes de poisson et crustacés ont été pêchées pour un chiffre d'affaires de
126,2 millions d'euros. La filière industrielle compte environ 5 000 emplois
directs et indirects, contre près de 35 000 dans la pêche artisanale et côtière.
Les armateurs du Vieux Continent dénoncent le texte, moins avantageux que le
précédent.
Partenaire historique, l'Union européenne (UE) a signé un nouvel accord avec la
Mauritanie en juillet 2012. D'une durée de deux ans, le compromis porte sur plus
de 300 000 t de poisson en échange d'une contribution annuelle maximale de 110
millions d'euros versée par l'UE (70 millions) et les armateurs (40 millions
maximum). La somme est variable car ces derniers doivent désormais payer un
montant proportionnel aux quantités capturées - auparavant, les prix étaient
fixés à l'avance. C'est l'une des raisons de leur opposition au texte, qu'ils
jugent bien moins avantageux que le précédent. Ils ont également l'obligation de
pêcher à 20 milles des côtes (au lieu de 13 milles dans l'ancien accord) et
d'embaucher 60 % de marins mauritaniens (contre 30 %). Résultat : les Européens
désertent le pays. Selon un acteur local, à peine 20 % de la flotte habituelle
vient charger du poisson à Nouadhibou (premier port mauritanien, au nord-ouest
du pays), où l'activité portuaire, commerciale et hôtelière est perturbée.
Zones interdites
Avec le groupe chinois Poly Hondone Pelagic Fishery, les choses ne sont pas
simples non plus. L'accord de vingt-cinq ans signé par l'État mauritanien en
juin 2010 prévoyait un investissement de 100 millions de dollars (83,5 millions
d'euros d'alors) pour la construction et l'exploitation d'une usine de
transformation du poisson à Nouadhibou et l'embauche de 2 500 Mauritaniens.
Cependant, selon les autorités, la société n'a pas respecté les zones de pêche
interdites ni tenu ses promesses en matière d'emploi. Ce partenariat est en
renégociation.
Source: Jeuneafrique.com
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