Le roi du Maroc, Mohammed VI, a entamé le
15 mars une tournée africaine qui le mènera au Sénégal, en Côte d'Ivoire et au
Gabon. La crise malienne devrait en constituer le fil rouge.
Attendue depuis de nombreux mois, la visite de Mohammed VI au Sénégal, en Côte
d'Ivoire et au Gabon renoue avec les grandes tournées africaines de son début de
règne. Depuis 2006, le souverain a en effet espacé ses déplacements, même s'il
continue de visiter à titre officiel et privé de nombreux pays du continent.
Un communiqué du ministère de la Maison royale, du Protocole et de la
Chancellerie, rendu public le 13 mars, annonçait que le roi « effectuera des
visites officielles en République du Sénégal, en République de Côte d'Ivoire et
en République du Gabon et ce, à partir du vendredi 15 mars 2013. » Un texte qui
faisait suite aux propos du porte-parole de la présidence gabonaise qui
annonçait, le 8 mars, « une visite de travail et d'amitié » du souverain
marocain les 20 et 21 mars.
Protocole
Le protocole chérifien, qui peut s'avérer tatillon sur les formes, a donc
recadré la nature de la visite en la qualifiant d'« officielle », et en
précisant les dates et le déroulement de chacune des étapes. « C'est une visite
essentiellement politique », confirme une source proche du Palais.
Mohammed VI, qui sera accompagné de sa garde rapprochée de conseillers, a choisi
de ne pas s'adjoindre une vaste délégation de patrons, contrairement à ce que
laissait entendre une partie de la presse. Seuls certains dirigeants
d'entreprises sont du voyage, dont Driss Benhima, PDG de la compagnie Royal Air
Maroc.
Pour le reste, si la visite n'a pas été étendue au Mali, visiblement pour des
raisons de sécurité, elle sera tout de même placée sous le signe de la crise
dans ce pays. Sous la présidence d'Alassane Ouattara, un véritable axe
Rabat-Abidjan a pris forme forme. En plus de nombreuses amitiés communes, les
deux chefs d'État se connaissent et s'apprécient depuis longtemps, M6 ayant
connu le Premier ministre Ouattara, au début des années 90, quand il était
lui-même prince héritier.
Ne pas "se prendre la tête"
Mais c’est à Dakar, où Mohammed VI se rend pour la première fois depuis
l'alternance, que les relations sont les plus anciennes et les plus fortes. «
Avec le président Macky Sall, le message est : business as usual »,
explique-t-on à Rabat. Et de préciser que le président sénégalais et celui de
l'Assemblée nationale, Moustpaha Niasse, « ont mis les petits plats dans les
grands ».
À Libreville, Mohammed VI retrouve un autre chef d’État de la même génération
que lui. Lui et Ali Bongo Ondimba se connaissent depuis longtemps, du temps où
leurs pères cultivaient leur amitié. En campagne pour la présidentielle de 2009,
Ali Bongo confiait à Jeune Afrique : « Nous en parlions souvent avec le prince
héritier du Maroc, à l’époque où il n’était pas encore Mohammed VI. Partant du
principe que la comparaison avec nos pères respectifs serait toujours à notre
désavantage, nous avons décidé, comme on dit, de ne pas nous "prendre la tête".
» Et pour l'instant, ça marche.
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Par Youssef Aït Akdim
Source: Jeuneafrique.com
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