Cinq jours après le retour d’Addis Abeba, où un accord définitif a été trouvé, les institutions de la transition tardent à se mettre en place. Les postes ministériels sont à répartir et on attend toujours la composition du nouveau gouvernement. Mais ce vendredi a eu lieu la prise de fonction du Premier ministre de consensus, Eugène Mangalaza. Son prédécesseur, Monja Roindefo s’est effacé sans esclandre.
Ils sont quelques dizaines de personnes à remercier Monja Roindefo pour ses neuf mois à la primature. L’homme est indiscutablement l’un des tombeurs de Marc Ravalomanana mais son maintien à ce poste était impossible dès lors qu’il était décidé que la transition devait être consensuelle et inclusive.
Comme cela avait été annoncé dès le 6 octobre, il est donc remplacé par Eugène Mangalaza, proposé par l’ancien président en exil, Didier Ratsiraka.
Le nouveau locataire du palais de Mahazoarivo tient à son image d’homme de consensus : « Je suis un Premier ministre atypique. Vous êtes déroutés parce que jusqu’alors les Premiers ministres avaient un président… cette fois-ci, il y a quatre chefs de mouvance et moi, donc, je dois être d’un cœur égal par rapport à eux. »
Sa mission principale est de mener le pays vers la Quatrième République, en adoptant une nouvelle constitution, et organiser des élections crédibles d’ici un an. Une tâche qui sera compliquée avec ce système inédit où le pouvoir est très partagé.
Les négociations pour les postes ministériels illustrent déjà cette difficulté. Les quatre chefs des mouvances, Rajoelina, Zafy, Ratsiraka et Ravalomanana, gèrent en direct cette répartition stratégique des portefeuilles alors même que les deux derniers sont à l’extérieur du pays.
Le résultat de ce grand marchandage devrait intervenir très prochainement. Il permettra d’y voir plus clair sur les rapports de force de ces prochains mois à Madagascar.
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