Le secrétaire général des Nations-unies, Ban Ki-moon, a appelé, lundi 8 avril, à une résolution "urgente" de la crise au Sahara occidental, craignant les retombées du conflit malien dans la région sahélienne.
Dans un rapport remis lundi au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon s'inquiète
fortement des conséquences de l'actuelle guerre au Mali sur l'équilibre général
de la région, en particulier sur l'épineuse question du Sahara occidental.
« La montée de l'instabilité et de l'insécurité au sein et autour du Sahel
requiert une solution urgente de ce conflit qui dure depuis longtemps », alerte
le secrétaire général de l'ONU dans ce rapport.
Son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross, avait déjà
tenu des propos similaires au début du mois à Alger, alors que se poursuivait
l'intervention militaire contre des jihadistes au Mali. Celui-ci, en tournée
dans la région du 20 mars au 3 avril, s'est engagé dans de nouvelles tentatives
de négociations entre le Maroc et le mouvement indépendantiste du Front
Polisario. Il a notamment rencontré les autorités marocaines et algériennes,
ainsi que des représentants du Polisario.
Le Sahara occidental, une "bombe à retardement"
« Tous les gouvernements consultés ont soulevé de sérieuses inquiétudes quant au
risque que les combats au Mali puissent avoir des retombées dans les pays
voisins et contribuent à radicaliser les camps de réfugiés du Sahara occidental
», précise Ban Ki-moon. Selon le rapport, un dirigeant de la région a décrit ces
camps comme « une bombe à retardement ».
Le Maroc propose une large autonomie pour la région, mais ce plan est rejeté par
le Polisario, soutenu par l'Algérie, qui milite pour un référendum
d'autodétermination. Ce conflit remonte aux années 1970. Les Nations unies y ont
une mission, la Minurso, chargée de surveiller le cessez-le-feu depuis 1991.
Depuis plusieurs années, des groupes liés à Al-Qaïda sévissent dans les pays de
la bande sahélo-saharienne. Une intervention franco-africaine, qui a débuté le
11 janvier, a en partie chassé du nord du Mali ces groupes qui ont occupé cette
région pendant plusieurs mois en 2012. Christopher Ross, également passé par la
Mauritanie, a achevé sa tournée le 3 avril et doit présenter ses conclusions au
Conseil de sécurité le 22 avril prochain.
Source: Jeuneafrique
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