François Albert Amichia est le président de l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire (Uvicoci), et le président du Conseil des collectivités territoriales de la zone UEMOA, candidat à Treichville.
François Albert Amichia
Jeune Afrique : Avez-vous des craintes pour les élections
municipales et régionales ?
François Albert Amichia : La tension est retombée depuis la crise postélectorale
mais il faut rester vigilant. Il faut réussir à tout prix ces élections qui sont
très attendues par les Ivoiriens. Les conseils municipaux n’ont pas été
renouvelés depuis 2001. Nous sommes impatients d’avoir de nouvelles équipes pour
nous mettre au travail.
Quels sont les enjeux de ces élections ?
La reconstruction et la réconciliation, pour être durable, doivent être
exprimées sur le terrain afin que l’on s’attaque aux vrais problèmes des
citoyens. La sortie de crise passe par une bonne politique de décentralisation.
Autrefois, on avait le village, la commune, le département et le district. Dans
la nouvelle réorganisation administrative territoriale, il reste la commune et
la région. Le district devient une structure déconcentrée. C’est l’esprit de la
loi de 2003 qui a été réaffirmé en 2012.
Toutefois, tous les décrets n’application n’ont pas encore été pris. Il y a bien
des transferts de compétence en matière d’éducation de base, de soins de santé,
de politique environnementale mais les ressources humaines et financières ne
sont pas à la hauteur des espérances des populations.
Vos moyens n’ont-ils pas été augmentés ?
C’est en nette amélioration. Avant, nous avions des budgets mais le Trésor
public ne nous approvisionnait pas. Depuis 2012, ce n’est plus le cas et les
budgets sont en hausse de 20 %. Toutefois, nos moyens sont encore limités au
regard des besoins. À Abidjan, nos recettes fiscales sont collectées par l’État
(impôts fonciers, licences, taxes prélevées sur les marchés…). Mais le Trésor
garde 60 % des impôts fonciers et ne nous reverse que 40 %. On devrait faire
l’inverse.
Vous êtes à nouveau candidat à Treichville, un quartier
très métissé d’Abidjan. Quelles sont vos priorités ?
Nous avons souffert pendant la crise postélectorale mais on a su préserver notre
tissu social. Treichville compte 54 % d’habitants d’origine étrangère. En
favorisant le dialogue, on a pu éviter le pire. On a même accueilli beaucoup de
déplacés de guerre. On se remet aujourd’hui de ces traumatismes. Mais il ya
beaucoup à faire. Mon programme met l’accent sur la jeunesse, la formation et le
développement économique et social. Nous sommes aussi entrain de nouer des
relations plus fortes avec les opérateurs économiques de la commune qui abrite
les industries du port d’Abidjan. Ils sont des partenaires avec lesquels on peut
résoudre les problèmes de l’emploi. Les populations sont attachées à leur
quartier et sont fières d’être des « enfants de Treichville ».
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Propios recueillis par Pascal Airault
Source:Jeuneafrique
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