Tripoli a annoncé que les deux Suisses retenus depuis 16 mois en Libye comparaîtraient devant la justice avant la fin de l'année et qu'ils devaient entre-temps quitter leur ambassade. Les deux inculpés avaient été arrêtés puis libérés sous caution en juillet 2008, après l’interpellation musclée à Genève de Hannibal Kadhafi, le fils du numéro un Libyen Mouammar.
Les choses bougent enfin. La Suisse constate une évolution dans l’attitude du gouvernement libyen attribuée au durcissement de la politique désormais suivie par Berne, après des mois de passivité et de résignation.
Les deux hommes d’affaires bloqués depuis seize mois à Tripoli passeront en jugement d’ici la fin de l’année. Ils sont inculpés de fraude fiscale, d’infraction au code du commerce et à la loi de l’immigration.
Selon le vice-ministre libyen des Affaires étrangères il est erroné de les qualifier d’otages et d’établir un lien quelconque entre leur sort et l’interpellation d’Hannibal Kadhafi et de son épouse dans un palace de Genève durant l’été 2008.
Pour la presse helvétique, la Suisse a trouvé enfin le talon d’Achille de la Libye en prônant des restrictions dans l’octroi des visas pour les pays membres de l’espace Schengen.
La gêne ainsi apportée aux déplacements des officiels libyens a fait mouche. La protestation de Tripoli auprès de Bruxelles en est la preuve. Le dossier évolue donc mais rien n’est encore réglé. La femme d’un otage parle de la poursuite du cauchemar.
rfi.fr