Le chef djihadiste Mokhtar Belmokhtar a pu planifier l'attaque d'In Amenas en Algérie, le 16 janvier dernier, en interrogeant un membre de la mission diplomatique algérienne pris en otage à Gao en avril 2012 qui avait été employé à la surveillance du site gazier.
le site gazier d'In Amenas en Algérie Crédits photo
: JIJI PRESS/AFP
C'est en interrogeant un des diplomates algériens capturés à Gao avril 2012 que
les terroristes ont pu planifier l'attaque du site gazier de Tinguentourine, en
Algérie, le 16 janvier dernier, où 37 otages ont été tués. Mokhtar Belmokhtar,
chef des Signataires par le sang, cerveau de l'opération, et ses complices,
Abderrahman el-Nigiri et Lamine Bencheneb, à la tête du Mouvement des fils du
Sahara pour la justice islamique, savaient que leur prisonnier avait travaillé
deux ans sur la zone. Et qu'il pouvait leur fournir des informations importantes
sur la couverture sécuritaire.
Les militaires prévenus
Parmi les révélations sur la prise d'otages d'In Amenas, publiées ce vendredi
par El-Khabar, quotidien algérien, figurent de nombreux détails sur
l'organisation de l'opération. Le journal révèle aussi que les Algériens
savaient qu'une opération d'envergure se préparait. Un premier télégramme
parlant d'une «menace terroriste imminente» était parvenu au siège de la 4e
région militaire de Ouargla. Les responsables militaires de Tamanrasset, Ouargla
et Béchar avaient aussi été prévenus que plus de 60 éléments armés du Mujao et
des hommes de Belmokhtar avaient quitté leur campement d'Aguelhok au nord du
Mali pour une destination inconnue. D'autres rapports signalaient une reprise
des activités du mouvement de Bencheneb près de la frontière libyenne et d'une
connexion avec les djihadistes libyens. Enfin, les Algériens avaient pris au
sérieux, deux jours
avant l'attaque de Tinguentourine, la tentative de trois hommes armés de passer
la frontière à quelque 600 km de Djanet.
Mais ils n'avaient pas remarqué le vendeur de cigarettes, posté pendant dix
jours à côté de la brigade de gendarmerie d'In Amenas. Un des trois hommes
missionnés par les assaillants pour repérer les mouvements des forces de
sécurité et du personnel. En particulier le jour où le bus transportant le
personnel de BP arrive de l'aéroport d'Hassi Messaoud. Il ne restait plus qu'aux
chefs de l'expédition de choisir le bon moment: la période de «relâchement
sécuritaire» qui suit les fêtes de fin d'année et le départ des touristes
étrangers de la région. Habitués à se déplacer en suivant les gazoducs pour
empêcher toute frappe aérienne, les terroristes savaient que les Algériens ne
pourraient pas choisir de bombarder le site. Leur erreur a sans doute été de
tout miser sur l'effet de surprise et de sous-estimer l'entraînement des 6000
hommes que l'Algérie a mobilisé dans sa riposte.
Source:Le figaro.fr
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