Recherche sur l'Afrique > Actualités de l'Afrique > La société guinéenne traumatisée du 28 septembre

La société guinéenne traumatisée du 28 septembre

Au moins une centaine de femmes ont été violées en Guinée lors de la répression de la manifestation de l'opposition par l'armée. Un chiffre qui émane de l'OGDH. L'Organisation guinéenne de défense des droits de l'homme procède depuis deux mois aux auditions des victimes.

Le 28 septembre, les soldats de la garde présidentielle et les bérets rouges ne se sont pas contentés de tuer des manifestants, ils ont aussi violé des femmes. L'Organisation guinéenne des droits de l'homme a recueilli les témoignages d'une centaine d'entre elles qui racontent leur calvaire.

Lorsque l'on sait que les femmes hésitent traditionnellement à évoquer ces questions, on mesure mieux, par ce chiffre, le traumatisme subi par la société guinéenne. Les soldats ont parfois fait usage de baïonnette, de canon de fusil ou de gourdin sur ces femmes. Beaucoup garderont toute leur vie les séquelles de ces violences.

Le viol étant souvent considéré comme une souillure, certaines sont depuis rejetées par leurs proches, comme cette femme dont le mari demande le divorce depuis qu'il sait qu'elle a été abusée par les soldats de Dadis Camara.

Mais les exactions ne se sont pas limitées à la journée du 28 septembre. Au moins une vingtaine de femmes et de filles ont été kidnappées au centre médical de Ratoma dans la nuit du 28 au 29 septembre. Elles ont été droguées et violées pendant plusieurs jours. Trois d'entre elles sont devenues folles.

Aujourd'hui les femmes guinéennes accueillent avec soulagement l'arrivée de la commission d'enquête internationale. Une commission qui représente pour elles le seul et unique espoir de voir un jour la justice punir leurs bourreaux.
rfi.fr
  Envoyer cet article

Naviguer à travers les articles
Article précédent Une rébellion s'empare d'une ville du nord Le Français enlevé au Mali était un habitué de la région Article suivant
Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.