Les 1,1 million d’électeurs namibiens sont appelés aux urnes, vendredi 27 et samedi 28 novembre, pour choisir un président et désigner un nouveau Parlement. Le président sortant Hifikepunye Pohamba - successeur du « père de la nation » Sam Nujoma - et son parti, la SWAPO, sont les grands favoris des scrutins.
L'élection présidentielle namibienne est à deux tours. Il y a 12 candidats, dont le sortant Hifikepunye Pohamba, 74 ans, issu de l’Organisation des peuples du sud-ouest africain (SWAPO), le parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1990. Les députés, comme le président, sont élus pour cinq ans. Le scrutin va se dérouler sur deux jours, vendredi et samedi.
Les deux jours d’élection sont justifiés par l’extension du territoire national. En effet, la Namibie est un grand pays, avec 820 000 kilomètres carrés - une fois et demie la superficie de la France - mais avec seulement deux millions d’habitants éparpillés à travers ce vaste territoire. Il faut donc aller à la rencontre de ces électeurs. Il y a près de 1 000 bureaux traditionnels mais aussi 2 500 unités de vote mobiles qui iront parcourir des kilomètres et des kilomètres de pistes, souvent cabossées, pour recueillir les bulletins des électeurs. Comme il y a six personnes par équipe mobile, c’est donc une élection qui mobilise, bien sûr, les votants mais, aussi, le personnel recruté par la Commission électorale. D’ailleurs, le porte-parole de cette Commission a indiqué que la formation des membres de ces unités mobiles avait été, finalement, le « défi principal » de l’organisation de ce scrutin.
D’après les observateurs de la vie politique namibienne, le parti au pouvoir, la SWAPO, respecte l’opposition. Il faut dire que celle-ci ne constitue en rien un obstacle car elle est divisée. Cela est valable pour le scrutin législatif mais également pour l’élection présidentielle. Douze candidats à la présidence sont en lice et 14 partis concourent pour les législatives.
Du point de vue de la presse, l’information circule librement dans le pays, selon Reporters sans frontières (RSF), même si les médias de l’Etat dont la chaîne TV NBC, ont consacré la majeure partie de leur couverture aux candidats du parti au pouvoir. Il n’y a pas eu d’incidents majeurs lors de la campagne électorale. Cela dit, des bagarres ont éclaté lors de meetings du parti dissident RDP (Rassemblement pour la démocratie et le progrès) fondé par Hidipo Hamutenya, un ancien minsitre des Affaires étrangères qui a claqué la porte de la SWAPO pour former son propre parti en 2007. Ce candidat dissident est présenté comme le principal rival du candidat au pouvoir, Hifikepunye Pohamba.
A noter, enfin, que l’entourage de Hidipo Hamutenya a indiqué qu’il était « poursuivi pour diffamation ». La SWAPO lui réclame des millions de dollars namibiens de dommages et intérêts pour des propos qu’il a tenus lors de la campagne électorale.
rfi.fr