Le livre blanc 2013 sur la coopération
sino-africaine présente une facette moins connue de la stratégie de Pékin
vis-à-vis de l'Afrique, plus microéconomique et plus centrée sur les populations
africaines.
En 2000, le commerce sino-africain passait la barre des 10 milliards de dollars.
Il a décuplé en un peu moins d'une décennie pour atteindre 100 milliards de
dollars en 2008. Et en 2012, la Chine et les pays africains ont échangé 198,49
milliards de dollars. Le seuil de 200 milliards devrait être franchi en 2013. Le
livre blanc regorge de chiffres assez éloquents sur la transformation des liens
commerciaux entre les deux régions, tout en insistant fortement sur le caractère
bilatéral de ces échanges. De fait, la balance commerciale entre les deux
régions penche en faveur de l'Afrique : sur les 198,49 milliards de dollars
d'échanges commerciaux réalisés en 2012, 85,319 milliards étaient constitués
d'exportations de la Chine vers l'Afrique contre 113,17 milliards d'exportations
africaines.
Une politique commerciale active
Ce n'est pas le fruit du hasard. Pékin insiste notamment sur les exemptions
tarifaires accordées aux pays africains : en janvier 2012, les 30 pays africains
les moins avancés "ayant établi des relations diplomatiques avec la Chine" ont
bénéficié d'exemptions de droits de douane sur 60 % des produits exportés en
Chine. Sur l'année 2012, cela représenterait 910 millions de yuans (147,6
millions de dollars) de droits de douane non-perçus sur 1,49 milliards de
dollars de marchandise – à peine 1,3 % des exportations africaines vers la
Chine.
La prédominance des exportations de matières premières et - corollaire
inévitable - la sous-représentation des biens manufacturés et des produits à
forte valeur ajoutée sont les points faibles de la coopération sino-africaine.
Le livre blanc propose quelques solutions.
2013-2015 : une coopération plus centrée sur les projets
d'investissements
Lors du 5e Forum sur la coopération sino-africaine (FSCA), tenu à Pékin en 2012,
la Chine avait annoncé la mise en œuvre du "plan spécial pour le commerce avec
l'Afrique". Il implique notamment l'extension des exemptions tarifaires à 97 %
des lignes de produits exportés par les pays africains les moins avancés. À la
fin 2012, Pékin avait signé des traités bilatéraux d'investissement (TBI) avec
32 États africains et constitué des commissions économiques mixtes avec 45 pays
du continent. Si cette ambition est réaffirmée dans le livre blanc 2013, ce
dernier contient en outre de nombreuses indications sur la stratégie future de
la Chine en Afrique : plus microéconomique, plus centrée sur des projets
d'investissements et de développement destinés aux populations africaines.
Par exemple, le Fonds de développement Chine-Afrique, l'un des huit engagements
pris par la Chine lors du sommet du FCSA de Pékin, s'est engagé à investir près
de 2,4 milliards de dollars dans 61 projets à travers une trentaine de pays
africains. Plus de 1,8 milliard auraient déjà été investis dans 53 projets.
Une autre facette de la coopération sino-africaine
Au cours de la période 2013-2015, le gouvernement chinois espère étendre sa
coopération à la formation professionnelle : "l'African Talent program" vise à
former 30 000 professionnels africains dans des domaines allant de l'agriculture
au secteur de la santé. La Chine compte offrir 18 000 bourses d'études aux
jeunes Africains d'ici à 2015 et construire des centres de formation
professionnelle et technique à travers le continent. Elle devrait également
dépêcher 1 500 professionnels de la santé en Afrique dans le cadre de la
campagne "Brightness Action" visant à fournir un traitement gratuit pour les
patients atteints de cataracte.
De la construction d'infrastructures météorologiques à la formation de
journalistes, des installations sanitaires à la recherche universitaire, de la
pisciculture aux rencontres culturelles entres jeunes Chinois et Africains en
"face à face", le livre blanc fourmille de projets généralement peu connus ou
commentés.
Source:economie.jeuneafrique.com
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