L'économie marocaine a fait preuve, dans un contexte de crise internationale, d'une résilience avérée, a fait savoir jeudi à Casablanca, capitale économique du Maroc, M. Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al Maghrib
Plusieurs facteurs ont permis d'amortir la crise internationale notamment un cadre économique sain avec des équilibres macro- économiques fondamentaux renforcés, une croissance moyenne annuelle de 5 %, un déficit qui tourne autour de 3 %, une inflation maintenue autour de 2 %, un solde courant de la balance des paiements excédentaire et des réserves de changes consolidés, a expliqué M. Jouahri lors d'une conférence-débat sur le thème "Le Maroc face à la crise et l'après crise", cité par la MAP .
Les effets de la crise ont également été atténués par la solidité du système bancaire et financier national qui peut être qualifié de "benschmark de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA)" et par le fait que le marché financier national a été faiblement exposé sur l'international, a-t-il poursuivi.
Ceci dit, a-t-il rappelé, la crise a impacté certains secteurs particulièrement ceux liés à l'extérieur et cela s'est traduit par le repli des échanges commerciaux de biens avec l'étranger, une certaine baisse de l'activité touristique, un ralentissement des transferts des Marocains résidents à l'étranger (MRE) et une contraction des investissements et prêts privés étrangers.
M. Jouahri a noté que le gouvernement a pris plusieurs mesures pour juguler les effets de la crise et soutenir les secteurs affectés à travers notamment le comité de veille stratégique qui a proposé des mesures pour renforcer les capacités des entreprises touchées en vue de sauvegarder leur part de marché, consolider leur compétitivité, améliorer les conditions d'accès aux crédits et aux marchés à l'export et éviter les suppressions d'emplois.
Bank Al Maghrib, a-t-il ajouté, a adopté un ensemble de mesures visant la consolidation du système bancaire et la stabilité financière notamment en matière de gestion du risque, du relèvement du niveau de vigilance, du maintien d'un flux de liquidité suffisant pour le secteur bancaire ou encore la mise en place d'une cellule de veille permanente.
Abordant l'après crise et les voies stratégiques à prendre au Maroc, M. Jouahri a insisté sur la préservation des équilibres macro-économiques et l'accroissement de la compétitivité de l'économie, le lancement de réaménagements en matière de politique monétaire et de change, la poursuite de la consolidation du secteur bancaire et de la modernisation du système financier, l'approfondissement de l'insertion de l'économie nationale à l'international et la consolidation du lien social en mettant l'accent sur le développement humain et la réforme des politiques sociales en vue d'une meilleurs équité en faveur des couches les plus défavorisées et les plus vulnérables.
La nouvelle configuration du cadre économique et financier mondial impose de nouvelles contraintes et l'intégration régionale devrait être une voie à privilégier en vue d'une accélération durable de la croissance et de l'amélioration du niveau de vie de la population , a-t-il conclu.
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