Plusieurs candidats ambitionnent de succéder à Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République algérienne. En attendant de savoir si l'actuel chef de l'État briguera un quatrième mandat, voici notre top 10.
Qui sera le nouveau président algérien ? Le suspens reste
entier.
Le silence d'Abdelaziz Bouteflika sur son éventuelle candidature à l'élection
présidentielle algérienne du 17 avril prochain n'a pas empêché d'autres
ambitieux de se lancer dans la course à El-Mouradia. Sur la centaine de
personnalités qui ont retiré un dossier de candidature - ceux qui le veulent ont
encore jusqu'au 4 mars à minuit -, dix ont retenu notre attention et verront
probablement leur ticket validé par le Conseil constitutionnel.
Ali Benflis
Si Abdelaziz Bouteflika ne se présente
pas, il pourrait bien être le prochain président algérien. Après une traversée
du désert entamée au lendemain de son cuisant échec à la présidentielle de 2004,
Ali Benflis, 69 ans, a soigneusement préparé son retour et tissé ses réseaux.
Parmi ses thèmes de campagne : la lutte contre la corruption, l'indépendance de
la justice, le renforcement des pouvoirs du Parlement ou encore la création
d'emplois. Originaire de Batna, dans les Aurès, l'ancien Garde des Sceaux
(1988-1991) puis Chef du gouvernement (2000-2003) est un des candidats au CV
politique le plus fourni.
Ahmed Benbitour
Il a été le premier à se déclarer candidat à l'élection présidentielle de 2014.
Car pour Ahmed Benbitour, 67 ans, il y a urgence : ce scrutin offre enfin
l'opportunité de "changer de système de gouvernance", sans quoi "l'État algérien
achèvera d'ici à 2020 son processus de déliquescence entamé depuis plus d'un
quart de siècle". Pour refonder cette structure étatique défaillante, l'ex-chef
du gouvernement (1999-2000) de Bouteflika prône notamment une réforme de
l'administration et une redéfinition du rôle de l'armée au sein des
institutions.
Ali Benouari
Il est probablement le plus étranger des candidats. Installé depuis 27 ans en
Suisse, Ali Benouari, ancien ministre délégué au Trésor (1991-1992), possède la
nationalité helvétique et partage sa vie entre Alger et Genève. Âgé de 62 ans,
ce patron d'une société spécialisée dans le conseil financier a décidé de se
présenter à la magistrature suprême car il considère que l'Algérie "est en
danger". "Si je ne me présentais pas à ce scrutin, je me sentirais coupable de
non-assistance à pays en danger", confiait-il à Jeune Afrique en octobre 2013.
Louisa Hanoune
C'est la femme politique la plus célèbre d'Algérie. Louisa Hanoune, 59 ans,
surnommée Louisa el-Djazaïriya ("l’Algérienne") par ses partisans, est la
secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, extrême gauche). Figure
charismatique de l'opposition depuis de longues années, première femme candidate
à une élection présidentielle dans le monde arabe, elle s’est présentée aux
scrutins de 2004, 2009 et, donc, de 2014. La trotskiste s'est récemment faite
remarquée en rencontrant longuement le général Ahmed Gaïd Salah, chef
d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP).
Fawzi Rebaine
Déjà candidat en 2009, Fawzi Rebaine devrait à nouveau briguer le fauteuil
présidentiel le 17 avril prochain. Président fondateur de l'AHD 54, parti
nationaliste s'inspirant des principes de la révolution algérienne, Rebaine
s'est engagé, dans les années 1980, pour la défense des droits de l'Homme. En
juillet 1985, il est arrêté avec plusieurs autres militants pour "atteinte à la
sûreté de l'État et constitution d'association illégale", et condamné à 13 ans
de prison. Il passera finalement moins de deux ans en détention, bénéficiant en
avril 1987 d'une grâce présidentielle.
Soufiane Djilali
Soufiane Djilali, 55 ans, est le président et candidat du parti Jil Jadid
("Nouvelle génération"), fondé en mars 2011 dans la foulée des mouvements de
contestation populaire du "Printemps arabe". Originaire d'Alger, l'ex-numéro
deux du Parti du renouveau algérien (PRA) a soutenu la création du "Front du
refus" en septembre 2013. Lancée par plusieurs personnalités, dont Abdelaziz
Rahabi, ex-ministre de la Communication, cette coalition réclamait notamment une
révision de la Constitution et s'opposait à un quatrième mandat d'Abdelaziz
Bouteflika.
Moussa Touati
Moussa Touati est un vétéran de la scène politique algérienne.
Président-fondateur du Front national algérien (FNA), parti nationaliste et
populiste créé en 1999, il avait été recalé de l'élection présidentielle de 2004
par le Conseil constitutionnel faute de parrainages suffisants. Cinq ans plus
tard, Touati tient sa revanche en validant son ticket pour la course à
El-Mouradia. Il terminera troisième du scrutin, derrière Abdelaziz Bouteflika et
Louisa Hanoune, avec 2,31% des voix.
Mohand Tahar Yala
Plus habitué de la Grande muette que du brouhaha politique national, le général
Mohand Tahar Yala est l'un des rares ex-militaires – avec Chaabane Boudemagh – à
annoncer sa candidature. À 66 ans, l'ancien chef d'état-major de la marine
nationale de 2002 à 2005, s'est fait connaitre du grand public en juin 2013,
alors qu'Abdelaziz Bouteflika se remettait péniblement de son AVC. Il avait
alors lancé un appel solennel pour l'ouverture d'une période de transition puis
exigé une présidentielle anticipée. Sans succès, ce qui le pousse aujourd'hui à
se présenter.
Kamal Benkoussa
La vie de Kamal Benkoussa s'apparente à une success-story. Fils d'ouvrier
kabyle, il est né et a grandi à Charleville-Mézières, ville industrielle de
l'Est de la France. Après des études d'économie et de finances à Paris, il
s'installe à Londres, où il devient trader à la City. Fin 2013, il quitte ses
fonctions pour se lancer dans la course présidentielle. "Je pense que la
communauté algérienne vivant à l’étranger peut beaucoup apporter à l’Algérie.
Nous apportons avec nous une vision fraîche du pays", a-t-il récemment confié à
un quotidien régional français pour expliquer son engagement politique.
Rachid Nekkaz
De tous les candidats déclarés, c'est sûrement le plus excentrique. Avec son
look de dandy et ses cheveux longs, Rachid Nekkaz, 42 ans, s'est autoproclamé
"candidat hors système de la jeunesse et du changement". Après avoir fait
fortune sur internet puis dans l'immobilier, ce fils d'immigré né en banlieue
parisienne s'est fait connaitre en multipliant les coups médiatiques. En 2007 et
2012, il tente, en vain, de se présenter aux élections présidentielles
françaises. Visiblement pas découragé par ses échecs, Nekkaz renonce à sa
nationalité française et décide de tenter sa chance sur la rive sud de la
Méditerranée.
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Benjamin Roger
Jeuneafrique
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