Pierre Camatte, un Français de 61 ans a été enlevé par plusieurs individus armés dans la nuit du mercredi 25 novembre dernier à Ménaka dans la région de Gao au Nord Mali.
Sur le terrain, les autorités militaires, administratives et traditionnelles se mobilisent pour tenter de savoir où se trouve le Français et essayer d'obtenir sa libération.
A Ménaka, la fête de la Tabaski, samedi 28 novembre, a été ternie par la nouvelle de l'enlèvement de Pierre Camatte ; ce Français était connu de tous et personne se résout à croire qu'il a pu être enlevé, de nuit, chez lui.
A la préfecture de la ville, une cellule de crise s'est constituée. Plusieurs chefs de factions ont décidé de partir sillonner la zone Nord de la région afin de recueillir un maximum d'information et sensibiliser les populations locales aux mouvements suspects de véhicules.
D'ailleurs dès l'annonce de l'enlèvement du Français, jeudi dernier, des réseaux d'informations se sont mis en place. Bajan Ag Hamatou, chef traditionnel de Ménaka raconte : « Partout, on a téléphoné, partout où il y a un chef traditionnel pour lui dire qu’il faut surveiller les véhicules qui passent, il faut les chercher, il faut nous informer. Nous voulons faire participer tout le monde, toute la population à la sécurité dans ce domaine. »
Aucune revendication n'est encore venue confirmer la piste al-Qaïda, mais personne n'a de doute sur la signature du rapt. Immédiatement Paris a instamment demandé aux Français de quitter la zone en raison d’une aggravation de la menace terroriste.
Pour Bajan Ag Hamatou, il ne faut pas que les pays occidentaux quittent le Nord du Mali. «Les pays occidentaux ne doivent pas se désengager parce tout cela vient des problèmes de développement. En ce qui concerne al-Qaïda je crois que jusqu’ici les gens n’ont pas pris conscience la situation ici. Je crois qu’il faudrait que les Occidentaux aident le Mali à sortir de cette situation.»
Depuis juin et l'assassinat de l'otage britannique, plusieurs Etats occidentaux ont accentué leur collaboration sécuritaire avec Bamako.
rfi.fr