L'ancien chef du gouvernement malien Oumar Tatam Ly a remis ce week-end sa démission au président IBK. Il a été aussitôt remplacé par Moussa Mara, 39 ans, ancien ministre de l’Urbanisme et de la politique de la ville. Portrait.
Moussa Mara, ancien maire de la commune IV,
le 29 septembre 2010 à Bamako.
Sept petits mois et puis s'en va. Oumar Tatam Ly, désormais ex-Premier ministre
malien, a remis samedi 5 avril sa démission au président Ibrahim Boubacar Keïta.
L'ancien chef du gouvernement, nommé en septembre 2013, a expliqué les raisons
de son choix dans une lettre transmise à IBK. Il y affirme que des
"dysfonctionnements" et des "insuffisances" au sein du gouvernement ont réduit
"sa capacité à relever les défis", tout en soulignant ses divergences de points
de vue avec le chef de l'État. En bref, Oumar Tatam Ly estimait ne plus avoir
les mains libres et le courant ne passait plus entre les deux têtes de
l'exécutif.
Si la rumeur d'un remaniement flottait dans l'air bamakois depuis quelques
semaines, cette brusque démission d'Oumar Tatam Ly est une surprise. "J'ai vu
plusieurs de mes collègues ministres ce matin et nous avons tous été étonnés par
cette annonce", souffle un poids lourd du cabinet actuel. Pour plusieurs d'entre
eux, cette information a été d'autant plus surprenante qu'elle a été suivie de
la promotion de Moussa Mara à la primature.
Jeune – il est âgé de 39 ans -, l'ancien ministre de l'Urbanisme et de la
politique de la ville n'était pas pressenti pour le poste de chef de
gouvernement. Mais il n'en est pas pour autant un inconnu du sérail politique
malien. C'est aussi une vieille connaissance d'IBK. En 2007, cet expert
comptable de formation conduit une liste indépendante aux élections législatives
et se présente en commune IV de Bamako. Il se qualifie alors au second tour face
à un certain… Ibrahim Boubacar Keïta, qui remporte le scrutin.
Une ascension politique en flèche
Moussa Mara pense enfin tenir sa première victoire électorale en 2009 après son
succès aux municipales dans la même commune, mais le scrutin est invalidé en
raison d'irrégularités. Il obtient finalement gain de cause deux ans plus tard
en étant élu maire après l'organisation d'élections partielles. L'ambitieux
édile vient alors de lancer son propre parti, Yelema ("changement", en bambara),
qu'il représente à l'élection présidentielle de l'été 2013. Après avoir
recueilli 1,5 % des voix lors du premier tour, Moussa Mara se rallie à la
candidature du futur président IBK. Une alliance politique récompensée en
septembre par sa nomination à la tête du ministère de l'Urbanisme, puis par
celle, plus récente et prestigieuse, au poste de Premier ministre.
Fraîchement désigné en remplacement d'Oumar Tatam Ly, le nouveau chef du
gouvernement malien a publié dimanche le message suivant sur son compte Twitter
: "Merci à vous tous. Le plus dur commence. Je compte sur le soutien mais aussi
les critiques objectifs de tous. Bon dimanche et vive le Mali."
Dès sa nomination, Moussa Mara a commencé ses consultations pour former le
nouveau gouvernement, dont la composition devrait être connue d'ici la fin de la
semaine.
Benjamin Roger
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