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A qui profite l'uranium du Niger ?

L'uranium du Niger, au fond, à qui profite-t-il ? À cette question, qui continue de brûler bien des lèvres, il est désormais possible d'apporter des réponses. Jeune Afrique s'y attèle dans son édition n° 2780 en vente dès le 20 avril et révèle en exclusivité le contenu du rapport de l'ONG Open Society sur les dysfonctionnements et l'opacité entourant l'extraction de l'uranium au Niger.

 

 


Open Society s'interroge également sur les exonérations
fiscales accordées à Areva par le Niger. © AFP

 


Négociations à rallonge avec Niamey sur le renouvellement de la convention minière, ouverture d'une enquête sur son ancienne dirigeante Anne Lauvergeon portant sur les conditions du rachat en 2007 d’Uramin, Areva n'est pas à la fête. Et le rapport "Les revenus des industries extractives au Niger. Le cas de l'uranium : qui en profite ?" que s'apprête à publier l'ONG Open Society devrait rien arranger. Jeune Afrique, dans son édition n°2780 en vente dès le 20 avril revient en détails sur les dysfonctionnements et l'opacité qui entourent l'exploitation de l'uranium au Niger, notamment par Areva.

Questions... et réponses
Qu'il s'agisse de l'absence de transparence sur les prix de vente et les coûts de production - rigidement maintenus secrets par l'entreprise française -, du montant des exonérations fiscales attribuées à la multinationale française, ou encore de l'usage fait par le Niger de ces deniers miniers, à toutes ces questions il est désormais possible d'apporter des élements de réponse.

Ainsi, l'ONG souligne dans son rapport la surprenante déconnexion entre l'évolution de la production d'uranium d'Areva et les revenus collectés par Niamey : malgré la hausse de la production d’uranium, passée d’environ 3 000 tonnes en 2008 à 4 100 t en 2010, les revenus perçus par l’État ont chuté de 64,8 à 54,1 millions d’euros sur la même période, alors que le groupe français Areva revend son uranium à des prix contractualisés fixés sur le long terme...

Grâce à l'appui de consultants indépendants, à l'analyse des chiffres rendus disponibles dans le cadre de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) et à des informations collectées sur le terrain, l'ONG créée par George Soros permet enfin d'aller au-delà des incertitudes et des sous-entendus.

Rapport de force
Ces données jettent également un nouvel éclairage sur le rapport de force existant entre États africains et entreprises internationales ; elles devraient alimenter les importants débats aujourd'hui ouverts non seulement sur la transparence des industries extractives, mais aussi sur la responsabilité sociale des entreprises, le "local content", le pouvoir de négociation des gouvernements africains, la place de la société civile. Des débats plus que jamais nécessaires, auquel le magazine apporte sa contribution.
Retrouvez les principaux enseignements de cette enquête dans J.A. en vente le 20 avril. Ci-dessous, découvrez une représentation des principaux sites d'exploitation d'uranium au Niger. 

Rectificatif
Une erreur s'est glissée dans l'article à paraître sur le rapport de l'ONG Open Society sur l'uranium au Niger.

Nous avons écrit, en page 70 de l'édition n° 2780 que "le gouvernement nigérien a obtenu un un 'appui financier' de 35 millions d’euros de la part d’Areva. Sur cette enveloppe, environ 15 millions d’euros ont servi, en 2013, à l’achat d’un nouvel avion présidentiel".

De fait, si le soutien est avéré, l'achat de l'avion, un temps envisagé par l'État nigérien et même prévu, n'a pas eu lieu, en raison notamment des fortes protestations que cette annonce avait provoquées au Niger.

Nous prions nos lecteurs de bien vouloir nous excuser pour cette erreur.

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