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Afrique du Sud : le champion déchu va aux urnes

L'Afrique du Sud a perdu son rang de 1ère économique du continent au profit du Nigeria, le 6 avril dernier. Un mois plus tard, la nation Arc-en-Ciel se rend aux urnes, dans le cadre des élections générales prévues le mercredi 7 mai. Cet "électrochoc" suffira-t-il à reveiller le géant ? Rien n'est moins sûr.

 

 


Manifestation contre les problèmes de logement au Cap,
en 30 octobre 2013.

 


Le coup a été rude pour l'Afrique du Sud. Le 6 avril, elle a officiellement perdu sa place de première économie africaine en termes de PIB au profit du Nigeria. "Espérons que cela créera l'électrochoc nécessaire pour la relancer", déclare Gilles Bordes, conseiller au service économique de l'ambassade de France à Pretoria.

Depuis la crise de 2008, l'économie sud-africaine n'avance plus. Pis, entre 2009 et 2012, l'ex-championne a aligné des taux de croissance parmi les plus faibles du continent, aux côtés des Comores, du Soudan et de Madagascar. "Le pays vit depuis beaucoup trop longtemps sur ses acquis", constate Gilles Bordes. Et 2014 devrait confirmer la tendance : le Fonds monétaire international (FMI) table dorénavant sur une progression de 2,3% du PIB - contre 2,8% fin 2013. Bien moins que les 7% affichés par le Nigeria.

Pourtant, le sujet "est loin d'être central dans le débat électoral", regrette Sizwe Nxedlana, économiste en chef à la First National Bank (FNB). Seule la question du chômage - près de 25 % officiellement - s'impose par l'importance de ses chiffres.

Le Congrès national africain (ANC), vainqueur désigné du scrutin à venir, promet 11 millions de nouveaux emplois d'ici à 2030, "mais sans préciser comment il y parviendra", observe le banquier.

Marge de manoeuvre
Surtout que l'investissement est au point mort. Avec un déficit budgétaire qui s'accroît chaque année un peu plus (- 4,4 % pour 2014 selon le FMI), la marge de manoeuvre du gouvernement se réduit.

Et le contexte social - une grève paralyse le secteur du platine depuis plus de trois mois et aurait déjà coûté près de 760 millions d'euros aux compagnies minières - refroidit les acteurs étrangers. D'ailleurs, les investissements directs étrangers se sont stabilisés à 1,1 % ces deux dernières années.

Inflation
La chute du rand (- 20 % en 2013 face au dollar) n'a rien arrangé, tant pour les Sud-Africains, endettés à 76 %, que pour leur gouvernement, qui voit sa balance commerciale se déséquilibrer davantage, pendant que l'inflation reste proche des 6 %. Difficile dans ces conditions de lutter contre la pauvreté, qui, en touchant 52 % de la population, s'impose déjà comme le dossier prioritaire du prochain président.


Jeuneafrique

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