Les Émirats arabes unis, l’Arabie
saoudite et le Maroc figurent dans le top 10 des pays ayant le plus investi dans
le lobbying aux États-Unis, indique un récent rapport de Sunlight Fundation, une
ONG américaine qui agit pour la transparence de la gestion de l’argent public.
En se basant sur des données publiques, Sunlight Fundation a développé un outil
de recherche, appelé le Foreign Influence Explorer, qui analyse ce que les
gouvernements étrangers et leurs représentants (cabinets de relations publiques,
instituts, associations, etc.) ont déclaré au ministère de la Justice américain.
En vertu du Foreign Agent Registration Act (FARA), une loi qui date de 1938,
tout groupe payé par un pays étranger pour servir ses intérêts est tenu de se
déclarer auprès de ce ministère et à publier ses dépenses. C'est une manière de
vérifier la puissance des groupes de pression.
Mais comme cet outil se base uniquement sur un régime de déclaration, il
n’inclut évidemment tout un pan de l’activité d’influence, notamment les
discussions directes entre les entités diplomatiques étrangères ou les activités
des organisations non officiellement rattachés au pays étranger en question. À
titre d’exemple, en 2013, Israël - dont la diplomatie se fonde considérablement
sur le soutien des États-Unis - n’a dépensé officiellement que 1 250 dollars
auprès des lobbys officiels ! Alors que l’American Israel Public Affairs
Commitee (AIPAC), la plus grande organisation pro-Israël au monde, a déboursé 3
millions de dollars sur la même année.
Les chiffres déclarés au ministère de la Justice américain donnent donc une idée
sommaire de l’activisme diplomatique d’un pays et ne renseignent pas totalement
sur l’ampleur de ses réseaux d’influence. Ils permettent néanmoins de comprendre
mieux l'importance que certains États accordent au soutien américain.
Une influence économique
Ainsi, ce sont les Émirats arabes unis qui ont le plus dépensé en
lobbying en 2013 avec 14,2 millions de dollars, suivis de l’Allemagne (12
millions de dollars), du Canada (11,2 millions) et de l’Arabie saoudite (11,1
millions de dollars). Le Maroc, premier pays africain dans la liste, occupe la
sixième place avec 4 millions de dollars. Les raisons du recours au lobbying
auprès des États-Unis sont différentes d’un pays à l’autre.
Ceux qui dépensent le plus ont généralement des relations économiques
importantes avec Washington, parfois via des accords de libre-échange qu'il faut
fréquemment renégocier. Ils peuvent aussi chercher à peser dans les négociations
mondiales sur l’énergie, l’immigration, l’agriculture… D'autres pays recherchent
plutôt un soutien politique, lorsqu'ils sont confrontés à des conflits internes
(c'est le cas du Maroc, de l'Algérie, du Nigeria, du Soudan, de Madagascar) ou
tout simplement une aide financière.
Les pays africains qui recourent le plus aux cabinets de lobbying sont le
Nigeria, le Maroc, la Libye et l’Afrique du Sud. Dans la liste des agents
lobbyistes, on retrouve aussi des personnes physiques comme Mostafa Terrab, PDG
de l’OCP au Maroc, et le milicien libyen Ibrahim El Jadhran.
Sources : http://foreign.influenceexplorer.com/
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