En marge d'une visite de travail effectuée par Bouaré Fily Sissoko, ministre de l'Économie et des Finances du Mali, le Fonds monétaire international est revenu sur l'achat d'un nouvel avion présidentiel au Mali. Gelée depuis, l'aide de l'institution restera bloquée au moins jusqu'en septembre et la mise en oeuvre d'un audit.
Ibrahim Boubacar Keïta a été élu président du Mali en août
2013.
Ouvertement critiquée par le Fonds monétaire international (FMI) qui s'était dit
"préoccupé" en mai dernier, l'affaire de l'achat du jet présidentiel d'Ibrahim
Boubacar Keïta et des contrats passés sans appel d'offres entre le gouvernement
et des sociétés privées connaît des suites.
En visite de travail auprès de l'institution basée à Washington, Bouaré Fily
Sissoko, ministre de l'Économie et des Finances malienne, est revenue sur cette
polémique, conjointement avec le chef de mission du FMI pour le Mali. "Au cours
de ces dernières semaines, les services du FMI et du ministère de l'Économie et
des Finances du Mali ont tenu des discussions à propos de l'achat récent d'un
avion, d'un contrat de fournitures autres que des armes et munitions passé par
le ministère de la Défense, et de l'octroi d'une garantie par l'État lié à ce
contrat ainsi que d'autres contrats", a expliqué Bouaré Fily Sissoko.
Mesures
Selon le communiqué publié par l'institution internationale, "les
services du FMI et du ministère ont discuté des faiblesses dans la gestion des
finances publiques et identifié des mesures concrètes pour y remédier". Parmi
ces mesures, Bamako devra notamment mener un audit sur ces différentes
transactions controversées et prendre de nouvelles "directives" sur les
passations de marchés publics, a indiqué l'institution. Initialement attendues
en juin, les équipes du FMI ne se rendront finalement qu'"en septembre" pour
mener leur audit, condition au versement d'une nouvelle tranche d'aide.
Aides
Le pays, qui recouvre peu à peu sa stabilité, dépend encore de l'aide
internationale. Pour combler les besoins de financement urgents du pays, le FMI
avait d'abord débloqué en 2013 deux prêts d'urgence pour un total de quelque 33
millions de dollars.
Signe d'un soutien appuyé, le Fonds a même décidé en décembre d'accorder au pays
une ligne de crédit de 46 millions de dollars sur trois ans, dont les versements
successifs sont conditionnés à des réformes visant notamment à "lutter contre la
corruption" et à "combattre la pauvreté".
En janvier, les bailleurs de fonds internationaux, notamment la Banque mondiale,
l'UE et la Banque africaine de développement (BAD) se sont engagés à mobiliser
4,4 milliards de dollars pour accompagner la reprise que commence à connaître le
pays. Cette affaire vient donc jeter un pavé dans la mare entre le FMI et le
Mali et ternir la période d'embellie que la république connaissait auprès des
bailleurs de fonds.
(Avec AFP)
Naviguer à travers les articles | |
Vent et soleil sur la nation Arc-en-Ciel | Paypal fait son entrée dans quatre nouveaux pays africains |
Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
|