Pretoria veut produire 42 % de son électricité via les énergies éolienne et solaire à l'horizon 2030.
Seize centrales éoliennes sont en
construction,
pour un capacité totale de 1 300 MW.
En février, les coupures d'électricité qui ont frappé Johannesburg à plusieurs
reprises ont rappelé de mauvais souvenirs aux Sud-Africains : celui de la
terrible année 2008, au cours de laquelle le pays avait frôlé la panne
généralisée. Le traumatisme avait été tel que le gouvernement avait lancé, en
2010, un programme de développement des énergies renouvelables (REIPPP) sur
vingt ans pour limiter la dépendance du pays au charbon.
Centrales
Quatre ans plus tard, seize centrales éoliennes sont en construction,
pour une capacité totale de 1 300 MW. Et en septembre 2013, la première centrale
solaire a vu le jour à Kalkbult, dans la province du Cap-Nord. Pas encore
suffisant pour rassurer les Sud-Africains quant à leur approvisionnement en
énergie. Mais le site, exploité par Scatec, spécialiste européen du
photovoltaïque, et raccordé au réseau électrique d'Eskom, fournit déjà de
l'électricité à plus de 30 000 logements.
Le REIPPP s'appuie sur un système d'appel d'offres, et un quatrième tour de
table est à l'étude. Lors du dernier appel d'offres, dix-sept projets ont été
sélectionnés (dont sept éoliens, six solaires et deux solaires thermiques) et,
pour chacun, Eskom s'est engagé sur vingt ans.
"Le système d'appel d'offres est très transparent et bien organisé. La
concurrence est juste et j'espère qu'il y aura une quatrième étape. Je ne vois
aucune raison de s'arrêter en si bon chemin", explique Kari Mercedes Fremme,
directrice adjointe des projets de Scatec en Afrique du Sud. Chaque projet
retenu au sein du REIPPP s'engage à reverser de 1 % à 1,5 % de ses bénéfices
annuels aux communautés locales pour aider à leur développement. Une initiative
qui devrait rapporter 800 millions d'euros sur vingt ans aux populations rurales
défavorisées.
Si, aujourd'hui, le coût des énergies renouvelables est supérieur à celui du
charbon, d'ici à 2018, il devrait être identique, estime le cabinet Frost &
Sullivan's. Le gouvernement veut produire 42 % de l'électricité via les énergies
renouvelables à l'horizon 2030 (moins de 1 % actuellement). "C'est un objectif
peut-être trop ambitieux, mais l'Afrique du Sud est un modèle pour le
continent", estime Norman Ndaba, choisi parmi un panel d'experts pour conseiller
le gouvernement lors du lancement du REIPPP.
Pipeline
Néanmoins, la découverte d'importants gisements de gaz naturel offshore
(plus de 100 trillion cubic feet) au Mozambique, l'an dernier, pourrait rebattre
les cartes. Un pipeline reliant l'Afrique du Sud et le Mozambique existe depuis
2004, et Pretoria pourrait profiter de l'émergence du nouveau géant gazier
voisin.
"Le gaz naturel peut être un allié des énergies vertes. La commission nationale
du plan pense qu'un avenir combinant gaz naturel et énergies vertes peut être
sérieusement envisagé", nuance Johan van den Berg, directeur de l'Association
sud-africaine de l'énergie éolienne.
En avance sur ses voisins en matière d'énergie verte, l'Afrique du Sud doit
cependant continuer d'améliorer son réseau pour alimenter l'ensemble d'un
territoire où au moins 15 % de la population vit encore sans électricité.
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