RFI a pu joindre Mouctar Diallo interpellé le 26 novembre dernier. Les appels se multiplient pour demander sa libération. La France, Amnesty International, l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme demandent la libération immédiate du défenseur des droits de l'hommedétenu au camp Alpha Yaya. Le pouvoir l'accuse d'atteinte à la sûreté de l'Etat.
Mouctar Diallo que RFI a pu joindre brièvement hier soir dit aller bien. «Je tremblais quand je suis arrivé au camp Alpha Yaya mais maintenant ça va. J'ai pu voir ma famille qui m'amène mes repas et ce mercredi j'ai pu m'entretenir pendant une quinzaine de minutes avec la commission d'enquête internationale qui est actuellement à Conakry » raconte le secrétaire général de l'organisation nationale de défense des droits de l'homme. Ces assurances dans la bouche d'un homme toujours en détention sont évidemment à prendre avec une grande prudence.
Accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat, Mouctar Diallo est, selon le ministre chargé de la lutte contre la drogue et le grand banditisme, impliqué dans une tentative de coup d'Etat contre le CNDD.
Le commandant Moussa Tieboro Camara n'entend pas se plier aux demandes de la France qui a demandé la libération du défenseur des droits de l'homme. « La France n’a pas à demander la libération immédiate de Mouctar Diallo. Il ne faut pas s’ingérer dans les affaires des autres. Nous ne sommes pas des bambins… C’est la sécurité de la Nation qui est menacée, la paix guinéenne qui est menacée, alors c’est aux Guinéens de juger cela conformément aux textes de la loi guinéenne »
Selon le commandant Tieboro Camara, Mouctar Diallo devrait très prochainement quitter le camp Alpha Yaya et être présenté à un juge. Le chef de la junte que RFI a pu joindre semble lui plus conciliant. Le capitaine Moussa Dadis Camara laisse entendre que si Mouctar Diallo fait amende honorable alors il sera relâché.
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