Ancien opposant à Kadhafi, l'islamiste nationaliste Abdelhakim Belhadj s'impose comme un interlocuteur incontournable au milieu du chaos libyen.
L'ancien révolutionnaire, à Tripoli, en
2012.
Abdelhakim Belhadj a eu plusieurs vies. D'abord jihadiste opposant à Kadhafi, il
est en première ligne pendant la révolution en 2011, avant de devenir commandant
militaire de Tripoli. Chef de guerre et habile stratège, ce colosse de 48 ans à
la barbe bien taillée ne quitte plus son costume de chef du parti politique
Al-Watan. Aujourd'hui, il règne en maître sur la capitale libyenne.
Dans l'ombre, aux côtés de la coalition Fajr Libya, composée de milices
islamistes de Misrata et de Tripoli, il a contribué à chasser, le 23 août, les
groupes armés de Zintan. Cet islamiste nationaliste est ainsi revenu au centre
de l'échiquier libyen, divisé entre les autorités de Tobrouk, reconnues par la
communauté internationale, et celles de Tripoli, sous sa férule.
Belhadj se rêve en futur chef d'État
Parmi ceux qui le consultent, le nouvel envoyé spécial de l'ONU, Bernardino
León, qui, le 29 septembre, a engagé un dialogue à Ghadamès entre députés des
villes ennemies de Misrata et Tobrouk. Mais aussi Jacob Zuma, qui oeuvre à la
relance du comité ad hoc de l'Union africaine pour la Libye, et qui, ce même
jour à Pretoria, s'entretenait en tête à tête avec Belhadj. Au cours de cet
entretien, le chef libyen a confirmé au président sud-africain sa rupture avec
les Qataris qui, selon lui, "attisent la guerre en Libye" - il reste cependant
très lié à son "ami" Recep Tayyip Erdogan, le président turc.
Belhadj a aussi évoqué sa vision d'une réconciliation nationale "incluant tous
les Libyens" et s'est dit prêt à "pardonner à ses ennemis". Viscéralement
anti-islamiste, Jacob Zuma, qui fut un proche de Kadhafi, semble avoir été
séduit par cet homme "à la stature de chef d'État". Au cours du mois dernier,
Belhadj s'est rendu à Alger, qui s'est dit disposé à amorcer un dialogue
inclusif avec les acteurs du conflit libyen, dialogue dans lequel le leader
islamiste pourrait jouer un rôle clé. Conscient de son influence, Belhadj se
veut faiseur de paix et se rêve en futur chef d'État.
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