Du 19 au 21 novembre se tiendra à Malabo le deuxième sommet Turquie-Afrique, en présence de Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine, et de ministres de quatorze pays du continent*, rejoints, le dernier jour, par leurs chefs d’État et de gouvernement.
Six ans après un premier sommet organisé à Istanbul, l’objectif est de définir
"un nouveau modèle de partenariat" en vue "d’améliorer le développement durable
et l’intégration de l’Afrique". Une déclaration de principe et un plan d’action
pour les années 2015-1018 seront adoptés durant ce sommet, qui mettra l’accent
sur l’agriculture, l’éducation, la santé, l’énergie, le commerce et
l’investissement, la paix et la sécurité.
"Nous souhaitons poursuivre notre approche multidimensionnelle en direction de
l’Afrique", confie Mevlüt Çavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères.
Ce qui implique "d’établir des relations politiques étroites en intensifiant les
visites bilatérales au plus haut niveau", de faire de la Turquie "le porte-voix
de l’Afrique en défendant les positions et les droits des pays du continent lors
des réunions internationales" et de "coopérer plus étroitement dans le domaine
économique en multipliant les échanges commerciaux, les investissements et
l’aide humanitaire". Ankara se propose en outre de jouer un rôle actif dans "le
règlement des conflits et des différends", à l’instar de ce qui a déjà été
accompli en Somalie.
Des liens qui se resserrent
"C’est sous le soleil brillant de l’Afrique que l’avion transportant
Recep Tayyip Erdogan, l’actuel président de la République, à l’époque Premier
ministre, sa famille, ainsi qu’une importante délégation avait atterri à
Mogadiscio le 19 août 2011, rappelle Mevlüt Çavusoglu. C’était l’un des premiers
vols internationaux à destination de la Somalie, en proie depuis des années à
une instabilité politique chronique doublée d’un conflit social, lesquels
avaient engendré une grave crise humanitaire, sur fond de sécheresse et de
famine. Ce jour-là un nouveau partenariat est né : les peuples turc et somalien
se sont donnés la main pour atténuer les effets de cette situation désastreuse
et reconstruire le pays. Les entreprises privées turques prévoient d’investir en
Somalie plus de 100 millions de dollars dans les années à venir. Nous entendons
étendre ce modèle au reste de l’Afrique, avec qui nos liens sont anciens. La
Turquie, qui n’a pas de passé colonial, a ouvert sa première mission
diplomatique en Afrique subsaharienne en 1911, à Harar, en Éthiopie".
Longtemps léthargiques et marginales, les relations politiques et économiques
avec le continent ont connu un coup d’accélérateur en 2005, décrétée "année de
l’Afrique" par la diplomatie turque. Le Premier ministre Erdogan avait alors
entamé une première tournée en Éthiopie et en Afrique du Sud. Depuis, le volume
des échanges n’a cessé de croître, passant de 5,4 milliards de dollars en 2003 à
près de 20 milliards aujourd’hui.
Des événements entre des hommes d’affaires turcs et africains sont régulièrement
organisés et la Turquie, devenue "partenaire stratégique de l’UA" en 2008, a
ouvert de nombreuses ambassades sur le continent. "Elle en compte désormais près
de 40", précise le ministre, qui souligne par ailleurs que Turkish Airlines
dessert par vols directs une quarantaine de destinations africaines.
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* Afrique du Sud, Algérie, Égypte, Éthiopie, Ghana, Guinée équatoriale, Kenya,
Libye, Mauritanie, Nigeria, RD Congo, Sénégal, Tchad et Zimbabwe.
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