Selon le patron de l'entreprise publique d'hydrocarbures Sonatrach, l'Algérie compte démarrer l'exploitation commerciale du gaz de schiste en 2022, soit beaucoup plus tôt que les échéances évoquées auparavant par les autorités nationales.
"On ne va pas le pomper aujourd'hui [le gaz de schiste] mais à échéance très
lointaine allant à l'horizon 2040", affirmait le Premier ministre algérien
Abdelmalek Sellal, en novembre 2012 tout en rappelant que cette l'exploitation
de cette ressource, - "une option pour le très long terme" - était destinée aux
générations futures.
Deux ans plus tard, le discours d'Alger est différent. En effet, l'exploitation
commerciale du gaz de schiste devrait commencer en 2022 avec une production de
20 milliards de mètres cubes, a annoncé le 7 décembre à Alger Saïd Sahnoun, le
PDG de la société publique d'hydrocarbures Sonatrach, dans son discours
d'ouverture du Sommet nord-africain du pétrole et du gaz, qui s'achève
aujourd'hui.
"Nous comptons entamer la phase-pilote de l'exploitation des ressources non
conventionnelles en 2019, avec la perspective de mettre ce potentiel en
production à partir de 2022", a-t-il déclaré, rapporte l'agence officielle APS.
Sonatrach prévoit ensuite d'intensifier ses investissements pour atteindre une
production de 30 milliards de mètres-cubes à l'horizon 2025-2027.
Dans son allocution, Saïd Sahnoun n'a pas évoqué les motifs de cette
accélération de calendrier, qui intervient dans un contexte de chute des cours
du pétrole sur les marchés internationaux et de recul continu de la production
de gaz naturel du pays.
Le patron de Sonatrach s'est contenté d'indiquer que l'entreprise publique
algérienne allait maintenir son plan de développement quinquennal 2015-2019, qui
prévoit des investissements de 90 milliards de dollars.
L'Algérie, qui tire la quasi-totalité (96 %) de ses recettes d'exportation des
hydrocarbures, détient environ 700 000 milliards de pieds cubes (19 800
milliards de mètres cubes) de gaz de schiste "techniquement récupérables", selon
le département américain de l'Énergie. C'est environ cinq fois le volume des
réserves en gaz conventionnel prouvées du pays, estimées à 4 000 milliards de
mètres cubes.
Le pays d'Afrique du Nord a autorisé en mai dernier l'exploration de ces
hydrocarbures non-conventionnels, dans le prolongement d'une nouvelle loi sur
les hydrocarbures.
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