Pour Carlos Ghosn, le décollage du marché automobile nigérian n'est qu'une question de temps. Et l'alliance Renault-Nissan dont il est le patron se positionne déjà pour être prête le moment venu.
Carlos Ghosn est le PDG de l'alliance
Renault Nissan.
Le patron de l'alliance Renault-Nissan, qui intervenait devant le Club
européen-américain de la presse le 19 janvier à Paris, est revenu sur
l'importance du continent africain pour les deux groupes qu'il dirige, qui ont
écoulé à eux deux 8,3 millions de véhicules dans le monde en 2014.
"Ensemble, Renault et Nissan forment le second constructeur en Afrique (derrière
Toyota, ndlr), avec une forte présence au nord du continent et en Afrique
francophone pour le premier, et une meilleure implantation au sud du Sahara pour
le second", a-t-il affirmé, mettant en avant "la position de leader" du
constructeur au losange en Algérie - où il détient 26,9 % de part de marché et
vient de démarrer un usine à Oran -, et au Maroc, où il culmine à 37 % de parts
de marché.
"En Afrique subsaharienne, nous sommes en train de nous réimplanter. Dans la
plupart des pays, nous partons de très bas et nous connaissons une forte
croissance, de plus de 10 %, mais la taille des marchés reste encore
insuffisante. Le Nigeria a par exemple un potentiel extraordinaire, je le
compare au Brésil, même s'il est encore un peu moins peuplé (170 millions
d'habitants pour le premier, contre 220 pour le second, ndlr)", a indiqué Carlos
Ghosn.
"La différence entre les deux marchés automobiles est actuellement abyssale :
3,2 millions de voitures neuves se sont vendues au Brésil l'année dernière,
contre 50 000 seulement au Nigéria. Même l'Iran (77 millions d'habitants), qui
est moins peuplé, et sous sanctions internationales, achète déjà 1 million de
voitures neuves par an", a-t-il observé.
"À un moment, le marché nigérian va décoller, c'est inéluctable, mais nous ne
savons pas quand, sans doute d'ici 7 à 10 ans", a pronostiqué Carlos Ghosn, pour
qui cette réalité s'étend à la plupart des marchés automobiles de la région.
"Puisqu'on est incapable de fixer une date de décollage, ce que nous faisons,
c'est de positionner nos marques, pour être prêt le moment venu. Cela passe
notamment par l'implantation d'usines d'assemblage pour des grands pays comme le
Nigeria, où Nissan compte déjà une implantation industrielle, et où Renault
s'apprête à en installer une", a-t-il indiqué.
L'importance de Tanger
Le patron de Renault-Nissan, dont le mandat à la tête des deux entreprises court
jusqu'à la fin 2018, a aussi évoqué l'importance de l'usine de Tanger dans son
dispositif industriel et logistique.
"Initialement, nous nous sommes d'abord implanté au Maroc en raison d'une forte
implication du Premier ministre Driss Jetou et des facilités accordées par les
autorités marocaines. Mais aujourd'hui, nous réalisons le potentiel de cette
usine qui dispose d'une capacité de production de 400 000 véhicules par an et
qui est devenue l'une des plus performantes du groupe au niveau mondial. Elle va
progressivement approvisionner davantage les différents marchés du continent
africain, au fur et à mesure de leur croissance, mais également le
Moyen-Orient", a-t-il annoncé.
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