La Tunisie a obtenu le 27 janvier un milliard de dollars sur les marchés internationaux, davantage que les 750 millions prévus. La demande a atteint 4,3 milliards.
L'emprunt tunisien a attiré 277
investisseurs internationaux.
Il y a 15 jours, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly
Ayari, y voyait une manière "d'évaluer la capacité réelle du pays de mobiliser
des ressources extérieures et le niveau de risque qu'il représente pour les
investisseurs". Il n'a pas été déçu. Lors d'une sortie sur les marchés
obligataires internationaux le 27 janvier, la Tunisie est parvenu sans mal à
lever un milliard de dollars dans ce qui est son premier eurobond non garanti
par un autre Etat, depuis 2007.
Le taux d'intérêt s'élève à 5,875 %, en-dessous des 6 % prévus.
277 investisseurs
Après la révolution, la Tunisie avait lancé plusieurs émissions obligataires
internationales mais toutes avec des garanties émises par un autre État, que ce
soit le Japon via la Banque japonaise pour la coopération internationale (JBIC)
ou des garanties américaines.
L'opération conclue ce jour s'est faite sans aucune garantie. Selon nos
informations, la demande a atteint 4,3 milliards de dollars, alors que le pays
recherchait 750 millions. 277 investisseurs ont pris part à l'opération.
Cette émission ne semble pas avoir souffert de la période d'hésitation politique
que traverse le pays depuis quelques jours. Habib Essid, le nouveau Premier
ministre nommé le 5 janvier dernier après le succès du parti Nidaa Tounès aux
élections législatives puis présidentielles, a du revoir sa copie après
l'annonce le 23 janvier de la composition de son gouvernement. Le vote de
confiance à l’Assemblée des représentants du peuple a été reporté sine die.
Début janvier, Chedly Ayari avait annoncé l'intention de la Tunisie de lever
également en 2015 1 milliard de dollars sous forme de sukuks. À la même période,
deux agences de notation, Fitch et Moody's, ont évoqué la possibilité d'une
stabilisation de la perspective de la note souveraine tunisienne.
Confiance des marchés
En 2014, la croissance tunisienne a atteint 2,4%, en dessous des 4% espérés.
"C'est une opération réussie et un signal important de la confiance dans la
Tunisie en cette période de transition", a expliqué à Jeune Afrique Hakim Ben
Hammouda, ministre des Finances de Tunisie. "Nous avions déjà la confiance des
pays du G8, celle des bailleurs de fonds. L'opération de ce jour prouve que nous
avons aussi celle des marchés."
Naviguer à travers les articles | |
Mines : Madagascar veut sa part du gâteau | Gambie : ils voulaient renverser Jammeh |
Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
|