Dans un communiqué, Afren a annoncé l'arrêt des discussions avec Seplat en vue d'un rapprochement. Enterrant la naissance possible d'un groupe pétrolier privé aux 1,5 milliard de dollars de revenus.
Le puits Ebok appartenant à Afren, au
Nigeria.
Seplat avait déjà retardé l'échéance plusieurs fois. Cette fois, c'est Afren qui
a fermé définitivement la porte à un éventuel rapprochement entre les deux
compagnies nigérianes, alors que Seplat, qui devait annoncer son intention de
déposer (ou pas) une offre sur Afren le 13 février au plus tard, avait une
nouvelle fois demandé un report de l'échéance.
"Le conseil d'administration n'a reçu aucune proposition de Seplat susceptible
d'être mise en œuvre dans des conditions satisfaisantes pour toutes les parties
prenantes de la société, la valeur indiquée étant notamment nettement inférieure
à la valeur totale de la dette, a souligné Afren dans son communiqué. En
conséquence, le conseil a conclu que la poursuite des discussions avec Seplat
n'est pas dans le meilleur intérêt de la société et n'acceptera pas la demande
de Seplat pour une extension de la date limite. Cette annonce est faite sans le
consentement de Seplat."
De son côté, Seplat a réagi à l'annonce d'Afren par un autre communiqué, prenant
acte de la décision d'Afren et ajoutant avoir "achevé une due diligence sur
Afren et fait une proposition écrite au conseil d'administration d'Afren, lui
fournissant des liquidités significatives à court terme critique et de la valeur
pour les parties prenantes d'Afren".
Un milliard
Si elle avait eu lieu, l'opération aurait été la plus importante jamais
réalisée entre deux compagnies privées au Nigeria, qui se sont toutes deux
développées récemment à la faveur du désengagement des majors pétrolières et des
mesures gouvernementales favorisant "l'indigénisation" de l'exploitation des
ressources naturelles nigérianes.
Estimée à 1 milliard de dollars (891 millions d'euros) par Renaissance Capital,
la fusion aurait donné naissance à un géant africain pesant 2,8 milliards de
dollars de capital, 100 000 barils par jour (b/j) de production et autour de 1,5
milliard de dollars de revenus attendus en 2015.
Autres acquisitions
Depuis que les négociations entre Afren et Seplat avaient été annoncées
début janvier, plusieurs éléments négatifs étaient apparus. Tout d'abord, Afren
a fortement souffert d'une affaire de mauvaise gouvernance rendue publique mi
2014 qui a terni sa réputation et a provoqué le limogeage du directeur général
et du directeur des opérations. Ensuite, la production des puits nigérians
d'Afren avait commencé à baisser fortement, avec une situation financière
globalement bien plus délicate que celle de Seplat. Enfin,
l'internationalisation très forte d'Afren (vers l'Afrique de l'Est et même
l'Irak) apparaissait au final comme un élément négatif en période d'effondrement
des cours.
Comme certains analystes le lui conseillaient, Seplat (coté à Londres et à Lagos
depuis début 2014) avait préféré pour se renforcer finaliser début février
l'acquisition de participations dans deux puits nigérians (OML53 et 55), pour un
total de 387 millions de dollars.
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