Les deux géants sud-africains du ciment, PPC et AfriSam, viennent d’annoncer qu’ils mettent un terme aux discussions devant conduire à leur fusion. L’opération devait pourtant accélérer leur expansion panafricaine.
Le mariage devait donner naissance à un mastodonte africain du ciment. Mais il
n’aura finalement pas lieu. Le numéro un sud-africain du secteur Pretoria
Portalnd Cement (PPC), et son compatriote AfriSam Group (numéro 2) ont annoncé
ce vendredi qu’ils avaient mis un terme aux négociations devant conduire à leur
fusion. Aucun des deux groupes n’a souhaité donner des détails sur les raisons
de cette décision.
“Au cours de ces derniers mois, cette fusion proposée par AfriSam avait
largement occupé nos esprits. Finalement, nous avons décidé de ne pas procéder à
la transaction… Les deux parties n’ont pas pu parvenir à un consensus sur les
modalités de l’opération”, a expliqué PPC dans un communiqué publié ce 27 mars
sur son site. Précisant être “en raison d’une clause de confidentialité entre
les deux parties" incapable de donner les raisons détaillées de cette
résiliation.
Concurrence
D’après l’agence Bloomberg qui cite deux sources proches du dossier, il y avait
peu de chance que les régulateurs donnent leur accord à cette opération qui
aurait déséquilibré la concurrence sur le marché sud-africain. “Les deux
entreprises réunies auraient détenues plus de 60 % du marché sud-africain”,
explique Roy Mutooni, un analyste de Renaissance Capital basé à Johannesburg,
cité par l’agence.
Ce projet de fusion pour laquelle les négociations avaient démarré en décembre
dernier était soutenu par Public Investment Corporation, le gestionnaire du
principal fonds de pension sud-africain qui est actionnaire des deux sociétés.
Confrontés à un ralentissement économique de leur pays et à une baisse de la
demande sur leur marché domestique, les deux groupes devaient profiter de ce
mariage pour accélérer leur expansion sur le reste du continent où ils doivent
faire face à la concurrence de gros acteurs tels que le français Lafarge,
l’allemand HeidelbergCement AG ou encore le nigérian Dangote Cement, le plus
grand fabricant de ciment africain.
Alors que PPC (dont le chiffre d’affaires a progressé de 9% sur les neuf
premiers de 2014, à environ 630 millions d’euros) construit actuellement de
nouvelles usines en RD Congo, au Rwanda, au Zimbabwe et en Ethiopie, son
compatriote AfriSam détient déjà des usines en Tanzanie, au Lesotho et au
Botswana. Désormais, c’est de son côté que les deux groupes poursuivront leur
croissance panafricaine.
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