L’Unicef craint la dégradation des conditions de vie des enfants depuis que le Burundi est plongé dans une grave crise suite à la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un 3e mandat, fortement contestée dans la rue, surtout dans la capitale Bujumbura, où la plupart des écoles sont toujours fermées. De nombreux enfants se sont donc retrouvés en première ligne lors des manifestations et au moins cinq sont tombés sous les balles de la police. Inadmissible, a jugé le représentant de l'Unicef au Burundi, alors que pouvoir et opposition se renvoient la responsabilité de ce drame.
Un enfant regarde des policiers détruire une
barricade
dans les rues de Bujumbura, le 30 mai 2015.
La situation des enfants s'était fortement améliorée : près de 95% des enfants
en âge d'être scolarisés vont à l'école, 4 sur 5 sont complètement vaccinés. Des
progrès qui sont aujourd'hui en danger selon l'Unicef.
En cause, l'utilisation des enfants constatée par l'organisation de l'ONU dans
des manifestations contre le 3e mandat du président burundais Pierre Nkurunziza,
mais aussi la répression dont ils ont été victimes.
Aux yeux du représentant de l'Unicef, Johannes Wedenig, « la place des enfants
n'est pas dans des manifestations, c'est inadmissible. C'est la responsabilité
des parents, des communautés. Mais c'est aussi la responsabilité particulière
des forces de sécurité, qui ont une obligation de protéger les enfants. Mais
malheureusement, nous avons constaté qu'il avait au moins cinq enfants qui ont
été tués par des balles. Et ça aussi c'est inadmissible. »
La police du Burundi assure qu'elle tirait en l'air, et accuse les manifestants
d'avoir utilisé les enfants comme des boucliers humains. Selon son porte-parole,
Pierre Nkurikiye, « qu'un enfant ait été touché par une balle perdue, c'est
possible. Nous le regrettons, mais la grande faute revient aux manifestants, car
chaque fois, ils mettaient devant les enfants ».
Mais l'opposition burundaise crie au mensonge. Elle rappelle que les forces de
l'ordre se sont rendues coupables de graves crimes en tirant à l'arme
automatique contre les contestataires. Quelque 70 personnes, en grande majorité
des manifestants, ont été tuées par balle en un mois et demi de contestation du
3e mandat de Nkurunziza, selon une ONG locale.
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