Sur certains bateaux, les migrants des pays d'Afrique subsaharienne sont enfermés dans la cale par les passeurs.
Des migrants d'Afrique subsaharienne sur une
embarcation, le 9 août, 2015.
lusieurs dizaines de migrants sont morts depuis le début de ce mois de septembre
en tentant de traverser la Méditerranée. Un chiffre épouvantable - mais
tristement habituel - qu'accompagnent des récits tout aussi atroces. Sur les
rives du sud de l'Italie, où arrivent de très nombreuses embarcations en
provenance de Libye, plusieurs ONG et associations ont recueilli des témoignages
de survivants qui racontent le racisme qui règne à bord des bateaux de fortune.
«Des adolescents qui sont arrivés dans le port italien de Lampedusa ont raconté
à l'ONG Save the Children comment des migrants originaires d'Afrique
subsaharienne étaient souvent enfermés sous le pont des navires et privés d'eau
et de lumière du soleil», rapporte le quotidien britannique The Independant.
Ibrahim, un jeune somalien de 17 ans, explique ainsi comment sur le bateau où il
avait embarqué en compagnie de 150 autres personnes, «les Somaliens étaient
rassemblés dans la cale de l'embarcation, alors que les passagers de d'autres
nationalités pouvaient aller sur le niveau supérieur». Pourtant, ces migrants
somaliens avaient payé le prix de 1.500 euros pour embarquer à destination de
l'Italie.
Une porte-parole de l'ONG Save the Children a rapporté que beaucoup de migrants
racontaient des histoires similaires avec l'instauration d'un système
hiérarchique basé sur la couleur de peau à bord des bateaux remplis de migrants
en mer Méditerranée.
«Ce que nous entendons de la bouche de nombreux migrants qui arrivent en Italie,
est que les migrants originaires de pays africains sont traités de manière bien
pire que ceux qui viennent d'Asie ou du Moyen-Orient», dit cette porte-parole de
Save the Children. «Ils sont souvent forcés de rester dans la cale du navire, là
où les risques sont les plus grands si le bateau chavire ou coule. Ils sont
aussi exposés aux vapeurs de pétrole.»
Les migrants qui fuient des pays comme la Somalie ou l'Erythrée ne peuvent
souvent pas payer le même prix que des Syriens, par exemple, qui sont pour un
grand nombre d'entre-eux issus des classes moyennes de leur pays et ont un
niveau de vie supérieur - même s'ils perdent quasiment tout en rejoignant
l'Europe. Une inégalité dans la misère qui pousse les passeurs à maltraiter les
migrants africains.
Depuis des mois, les gardes-côte italiens rapportent des exécutions racistes à
bord de certaines embarcations. En juillet dernier, plus de 100 migrants
d'Afrique subsaharienne avaient été tués par des trafiquants après avoir essayé
de s'échapper de la cale en raison de vapeurs toxiques qui les asphyxiaient.
Cinq hommes avaient été arrêtés par la police italienne après que cette
embarcation en provenance de Libye avaient été interceptée au large des côtes
européennes.
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