Des Tchadiens saluent le Président du
Nigeria, Muhammad Buhari, le 11 juin
Parce qu'il est très difficile
d'infiltrer les rangs du groupe terroriste.
Boko Haram fait depuis plusieurs années les gros titres de la presse
internationale en multipliant des attentats dévastateurs au Nigeria et dans les
pays frontaliers du lac Tchad (Cameroun, Tchad et Niger). Le groupe terroriste a
encore semé la terreur dimanche 20 septembre dans la ville de Maiduguri, dans le
nord-est du Nigeria, en faisant exploser deux bombes. Si elle a été affaiblie
par les offensives de la coalition des armées des pays de la région, la secte
islamique demeure néammoins méconnue pour plusieurs raisons, comme l'explique le
site African Arguments dans une longue analyse (en anglais).
«Boko Haram est probablement la mieux connue des insurrections armées méconnues
dans le monde d'aujourd'hui», note dans une belle figure de style le bloggueur
nigérian Fulan Nasrullah sur African Arguments.
La principale raison à ce flou qui entoure encore l'organisation terroriste est
la très grande difficulté pour les services de renseignements africains ou
occidentaux à infiltrer le groupe. Boko Haram exerce en effet une surveillance
étroite à tous les étages de son processus de recrutement, et ne recrute presque
que des hommes issus de régions du nord-est du Nigeria, le fief des insurgés.
«Ils connaissent les histoires des familles des recrues et ont une très bonne
connaissance des gens qui vivent dans leur fief, et contrairement à l'Etat
islamique ils ne recrutent pas des combattants qui viennent de l'extérieur»,
écrit African Arguments.
Autre fait important, les combattants de Boko Haram faits prisonniers lors
d'opération militaires ne pourront plus réintégrer la secte islamique, même en
cas d'évasion, qui de cette façon évite des infiltrations dans ses rangs.
Enfin, le noyau interne de Boko Haram est très fermé. Les nouvelles recrues, qui
sont souvent des jeunes qui s'engagent pour gagner de l'argent, n'ont pas accès
aux dirigeants du groupe qui forment un groupe restreint et très difficile
d'accès. De plus, le groupe terroriste nigérian est composé de plusieurs
factions indépendantes qui n'ont que peu de lien entre elles. Cette organisation
horizontale rend encore plus difficile la tâche des services de renseignement.
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