Avec le retour de la croissance, de nombreux groupes français reviennent dans le business à Abidjan et à travers le pays.
Le président de l'Assemblée nationale
française, Claude Bartolone,
sur la lagune d'Ebrie à Abidjan.
Au sortir de la crise post-électorale de 2011, le président Alassane Dramane
Ouattara n'a pas seulement ramené la croissance en Côte d'Ivoire: avec lui au
pouvoir, ce sont les investisseurs français qui ont fait leur grand retour dans
la première puissance économique francophone d'Afrique de l'Ouest. Et ce n'est
pas l'élection présidentielle 2015 promise à «ADO» et dont le premier tour à
lieu dimanche 25 octobre, qui devrait changer la donne.
Depuis le chaos de 2011, le PIB a cru chaque année à des taux qui flirtent avec
la barre des 10%. Et le FMI prévoit encore 8% de croissance en 2015. Un climat
prospère pour les affaires qui a rallumé la flamme chez les industriels
français, comme le souligne le site d'informations Quartz.
Bolloré & Bouygues
Le géant du BTP et des télécoms, Bouygues, a construit le nouveau pont qui
enjambe la lagune d'Abidjan et permet aux automobilistes d'éviter les bouchons
du centre-ville. Le groupe français est également en lice avec un partenaire
coréen pour construire une ligne de train longue de 37km qui doit relier
l'aéroport au sud de la ville, aux banlieues du nord d'Abidjan. Le chantier est
estimé à 1,4 milliard d'euros.
Le port de la capitale économique ivoirienne est également en voie
d'agrandissement, et c'est le groupe Bolloré, déjà présent sur place, qui va
exploiter le nouveau terminal. Sur une liste longue comme le bras, on peut
également citer les ouvertures de magasins par Carrefour et la Fnac, deux grands
groupes français de distribution.
«La Fnac souhaite se développer en Afrique. Cette nouvelle implantation est
importante dans le déploiement international de notre groupe, car en abordant ce
nouveau continent, dans une région à fort potentiel, nous pouvons envisager de
nouvelles opportunités de croissance», avait indiqué Alexandre Bompard, PDG de
la Fnac.
Connexion politique
Ouattara a aussi permis le retour en grâce d'hommes politiques français, note
Quartz. Contrairement à son précedesseur Laurent Gbagbo, qui vilipendait
«l'impérialisme français», «ADO», le surnom du chef d'Etat ivoirien, est proche
de nombreux dirigeants français dont Nicolas Sarkozy. François Hollande avait
lieu effectué une visite officielle en Côte d'Ivoire en décembre 2014.
Mais si la France est de retour en force en Côte d'Ivoire, elle est loin d'être
la seule. Le pays ne vit plus à l'heure d'Houphouët-Boigny – son premier
président (1960-1993) – et de la Françafrique et aujourd'hui des investisseurs
de tous horizons parient sur le pays du cacao. Des dizaines de projets sont
financés par des acteurs économiques chinois, Bouygues doit s'allier à un
partenaire coréen pour rafler le marché du rail, le groupe turc Yilgrim domine
le business des taxis aquatiques sur la lagune et une compagnie du Koweit gère
la logistique de l'aéroport international.
La France est donc peut-être de retour en grâce en Côte d'Ivoire, mais elle doit
maintenant partager le gâteau.
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