Les policiers ont ouvert le feu et tiré des grenades lacrymogènes sur les militants du Mouvement islamique du Nigeria (IMN), qui défilaient pour demander la libération du cheikh, Ibrahim Zakzaky.
A Kaduna mardi (15/12/2015), "des policiers armés ont pris en embuscade les
manifestants, ils ont tiré des grenades lacrymogènes avant d'ouvrir le feu,
tuant quatre personnes et en blessant 25", a déclaré le porte-parole de l'IMN,
Ibrahim Musa.
"La marche a continué" quand même", a-t-il ajouté.
Les habitants du quartier ont dû fuir leurs maisons.
"La police tirait dans tout le quartier, des balles et des gaz lacrymogènes
contre les manifestants qui brandissaient des portraits de Zakzaky et
demandaient sa libération", a témoigné une habitante, Rukayya Rabiu.
Un autre habitant, Isa Babangida, a donné un récit similaire.
D'autres manifestations de partisans de l’IMN se sont déroulées sans incident
dans plusieurs localités de l'Etat de Kaduna mardi.
Cet incident intervient quelques jours après le massacre commis par l’armée à
l’encontre des partisans de l’IMN. Des centaines d’entre eux ont été tués et
blessés ce week-end à Zaria (80 km au sud de Kaduna).
Le cheikh Zakzaky a été gravement blessé par balle et arrêté par l'armée
dimanche.
L'armée a attaqué samedi et dimanche les militants de l'IMN à Zaria, détruisant
une mosquée et la maison du cheikh Zakzaky, défendue par des centaines de
fidèles. Le bilan officiel des victimes est inconnu mais les soldats ont évacué
lundi des corps "par camion", selon des témoignages.
La commission nationale des droits de l'homme a annoncé mardi l'ouverture d'une
enquête sur ces événements.
Amnesty International a appelé à une "enquête impartiale", et a demandé que les
éventuels auteurs d'"exécutions extrajudiciaires" soient traduits en justice.
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