Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé mardi la communauté internationale et les organismes des Nations Unies à intensifier la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales dans la lutte contre le trafic de drogues en Afrique.
Dans une déclaration de la présidence du Conseil, assurée ce mois-ci par le Burkina Faso, le Conseil propose d'institutionnaliser la question du trafic de drogues et d'en faire un facteur des stratégies de prévention des conflits, d'analyse des conflits, d'évaluation et de planification des missions intégrées et d'appui à la consolidation de la paix.
Le Conseil "souligne à quel point il importe de mieux coordonner les activités de l'Organisation des Nations Unies, y compris la coopération avec INTERPOL".
Lors d'une séance publique du Conseil sur la question, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rappelé que ces dernières années, le trafic international de la drogue était devenu "une menace majeure pour la paix et la sécurité internationales" ; il a cité la situation en Colombie, en Afghanistan ou au Myanmar. Il a souligné que le trafic compromettait les efforts de consolidation de la paix en Afghanistan, en Haïti, en Guinée-Bissau ou en Sierra Leone.
Le caractère transnational de la menace signifie qu'aucun pays ne peut la combattre seul, a déclaré M. Ban, qui a estimé que la lutte contre ce fléau nécessiterait une volonté politique constante et des ressources importantes.
Pour sa part, Antonio Maria Costa, directeur exécutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a constaté que si, dans le passé, l'Afrique avait souffert de diverses tragédies, elle avait été longtemps épargnée par le trafic de drogues et ses conséquences délétères. Il n'en va plus de même aujourd'hui : le continent est "attaqué sur plusieurs fronts" et est confronté non seulement au trafic proprement dit mais également à la production et à la consommation de la drogue, a-t-il observé.
Il a insisté sur l'importance d'améliorer l'échange d'informations entre États, car le phénomène est d'abord transnational. Et, selon lui, "le seul moyen de démanteler les réseaux de trafiquants à ce niveau est de mettre en place des plates-formes d'échange, du type de ce que l'ONUDC a établi en Asie centrale, en Asie de l'Ouest et dans les pays du Golfe".
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