L'état de santé du président nigérian Umaru Yar'Adua, hospitalisé depuis deux semaines en Arabie Saoudite pour une affection cardiaque sérieuse, fait l'objet d'un débat public de plus en plus vif au Nigeria. Le parti au pouvoir, le PDP, tient une convention ce 10 décembre 2009, avec à l'ordre du jour, la santé du président. Deux jours plus tard, Action Congress (AC), principal parti d’opposition, se réunira sur la même question à Lagos.
Depuis que son médecin personnel a voulu jouer la transparence en annonçant que Umaru Yar'Adua est soigné pour une péricardite aiguë, le monde politique nigérian est en ébullition. Et les déclarations répétées du gouvernement affirmant que le président répond positivement au traitement ne sont pas pour rassurer, quand on sait par ailleurs que le numéro un nigérian n'a ni été entendu, ni vu depuis plus de deux semaines. En tout cas, la santé d'Umaru Yar'Adua est au cœur du débat politique.
Une alliance de partis politiques de l'opposition, le G53, demande au chef de l'Etat de présenter sa démission et de passer le témoin à son vice-président. Un des sénateurs a même déposé une motion invitant le président à autoriser le Conseil exécutif fédéral, à voter une résolution permettant au Sénat, de faire des investigations sur l' état de santé du président. Motion immédiatement rejetée par le président du Sénat.
Mais au-delà de l'état de santé du président, c'est le délicat équilibre entre le nord musulman et le sud chrétien qui risque d'être en jeu. Car en cas de décès ou d'incapacité, c'est l'actuel vice-président Goodluck Jonathan, chrétien du Sud, qui assurerait la fin du mandat présidentiel jusqu'en avril 2011.
rfi.fr