Le ministre guinéen de la Défense, le général Sékouba Konaté, qui assume l'intérim pendant l'hospitalisation du chef de la junte, Moussa Dadis Camara, a appelé mercredi 9 décembre l'armée à l'union et à la discipline alors qu'une longue absence du numéro un du régime est désormais envisagée.
Le général Sékouba Konaté s'est rendu mercredi 9 décembre dans plusieurs casernes de Conakry. A cette occasion, il a déclaré devant les militaires en armes : « La discipline était complètement bafouée, il faut faire revenir la discipline ». « Nous demandons aussi la cohésion (...) L'armée est indivisible, on est une famille », a-t-il insisté.
L'un de ses principaux adjoints le colonel Keita a garanti la loyauté du régime au capitaine Camara, même si, a-t-il dit, cela devait durer « des années ». Le provisoire risque donc de durer encore longtemps,. En attendant la traque des insurgés se poursuit, Aboubakar Sidiki Diakité dit «Toumba » est toujours en cavale.
Le colonel Keita revient sur les faits et s'en explique : «Toumba était l’aide de camp du président de la République. Il avait en charge sa protection . Dans ses prérogatives, il a créé des unités de groupement d’intervention au camp Kandara, à Tombo au Kaloum, au kilomètre 36.
Pour nous, ces hommes étaient censés défendre le président de la République puisque c’est la garde présidentielle. Malheureusement, il s’est avéré que ces hommes étaient à la solde de Monsieur Toumba. Quand il a tiré sur le président c’était en complicité avec ses hommes et quand ils ont appris après que le président n’était pas mort, ils ont cherché à s’évader. Certains ont été rattrapés à nos frontières avec le Mali, la Sierra Leone et la Guinée Bissau. Ce sont donc ces éléments, qui ont tenté de fuir le territoire pour aller se réfugier ailleurs, qui ont été rattrapés par les forces de l’ordre et qui sont en prison. Il s'agit d'une centaine de militaires. Nous espérons que ce n’est qu’un problème de jours pour rattraper le fugitif parce que déjà les 96% de ses lieutenants, de ses proches sont sous les verrous».
Sur le plan politique, l'opposition après la suspension des négociations par la junte, dénonce une décision unilatérale et un prétexte pour rester au pouvoir. Elle demande à la CEDEAO d'obliger les militaires à revenir à la table de négociations. Eux aussi exigent le retrait de la junte. Ils demandent à la communauté internationale la mise en place d'une nouvelle autorité de transition. Cette communauté va-t-elle profiter de la situation pour relancer les efforts diplomatiques?
Le général Konaté, ancien commandant du Bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA, unité d'élite de l'armée guinéenne), avait été l'homme-clé du coup d'Etat de décembre 2008.
rfi.fr